Lali

29 avril 2012

En vos mots 264

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

La toile de la semaine dernière a peut-être attiré moins d’envosmotistes que d’habitude, mais qu’à cela ne tienne. Nous voici à nouveau dimanche et c’est l’heure d’accrocher une nouvelle toile à votre intention afin que, comme le veut l’habitude, vous lui prêtiez vos mots et votre imagination.

C’est donc la lectrice peinte par Steven Rhude qui, pendant sept jours, restera plongée dans le sommeil tandis que vous l’examinerez sous toutes les coutures afin de nous dire en vos mots ce qu’elle vous inspire.

À dimanche prochain pour la suite.

5 Comments »

  1. Cette nuit-là, je me suis endormie en pleurant.
    Et je ne saurais pas vous dire si de tristesse ou de bonheur. Ou d’un peu des deux. Sans doute.

    Depuis si longtemps que la robe blanche que ma grand-mère avait pendue au placard de sa chambre, comme un trésor, et protégée par un sac en plastique transparent, m’intriguait.
    C’était pourtant une robe quelque conque. En lin. Désuète. Ayant sans doute habillé une adolescente.
    Je m’étais laissé dire qu’elle avait appartenu à quelqu’un de disparu. Une de ses filles. Sans doute.
    Les familles on si souvent des secrets si douloureux qu’elles n’osent jamais dévoiler. De peur de faire saigner leurs souvenirs. De briser nos sourires à jamais. Des secrets qui finissent par alourdir nos silences.

    Alors je me suis toujours dit que le mieux était de rester discrète. De ne pas toucher les blessures même si la bêtise de la curiosité nous y pousse. Et puis, le temps passe. Et un jour ou l’autre, on finira bien pour apprendre ces vérités qui nous dérangeront à jamais.

    De retour à la maison de mon enfance, là où les souvenirs trainent encore, et où le sourire tendre de ma grand-mère se confond avec les rayons de l’aurore et le café chaud, je range ses affaires. C’est tout ce qu’il me reste d’elle désormais. Ses pauvres affaires. Quelques bouquins. De vieux papiers pliés. Quelques vieilles lettres d’amour, écrites du front quelque part en Allemagne. L’hiver. Puis un journal plié en quatre. Avec un soin religieux. Un faire-part de mariage. Puis une photo. Jaunie par le temps. Le sourire de ma grand-mère. Jeune et si mince. Et tant d’amour dans leurs regards. Puis soudain. La robe. Cette robe blanche. En lin. Mon Dieu que ma grand-mère était belle !…

    Pourquoi ne lui en ai-je jamais parlé?

    Commentaire by Armando — 29 avril 2012 @ 8:18

  2. Lasse, elle se tourna. Les nouvelles n’étaient pas meilleures qu’hier.
    Une fois de plus, elle s’était dit qu’elle n’achèterait plus le journal.
    Et tandis qu’assoupi, son cerveau s’accrochait comme il le pouvait à ses rêves, la radio était passée, à son insu et sans transition, de la musique douce au programme d’informations.

    Commentaire by Anémone — 1 mai 2012 @ 15:20

  3. Elle était couchée en travers du lit comme un chien dans sa niche. Les nouvelles dans le journal, semblables aux champignons vénéneux, lui servaient de ciel de lit, tel un écran géant sur lequel elle projetait ses plus sombres pensées.
    Désormais, elle aurait toujours « le coeur à marée basse ».

    Commentaire by Adrienne — 5 mai 2012 @ 11:42

  4. L’IMPASSE D’UN JOUR DE PLUIE

    Un grand pays de pluie où le soleil s’efface.
    Où la brume et l’ennui prennent toute l’espace.
    À défaut de chemin, j’en inventerai un.
    Je tracerai ma route au travers de l’embrun.

    Je m’aventure au champ, avenue des marguerites.
    Puis j’arrête au feu rouge devant la clématite.
    Je salue le vieux chêne et le souple roseau.
    J’avance dans l’herbe fraîche qui court jusqu’au ruisseau.

    Je fais un pont de roches sans mouiller un orteil.
    Je contourne les ronces et poursuis une abeille.
    Quand l’horizon au loin n’affiche aucune limite,
    Je comprends que l’impasse c’est en moi qu’elle habite.

    Flairjoy

    Commentaire by Flairjoy — 6 mai 2012 @ 6:41

  5. La Une de son quotidien confirme ses pires craintes…
    Son usine va fermer…
    Elle va faire comment pour nourrir ses petits ?
    Le coeur à marée basse…

    Mais elle redresse la tête, s’asseoit, et tourne les pages…
    Page 33… Les petites annonces… Offres d’emploi…

    Non non non… elle n’aura pas longtemps le coeur à marée basse…

    Commentaire by Teb — 11 septembre 2012 @ 9:35

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