Lali

16 juillet 2017

En vos mots 536

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

PRYYMAK (Olha) - 6

Un livre, une tasse de thé ou de café. Une scène toute simple qui réchauffe le cœur, de l’artiste Olha Pryymak, que je vous propose de faire vivre. À votre façon. En vos mots. Comme vous le faites si bien, semaine après semaine, depuis plus de dix ans.

C’est avec plaisir que nous lirons vos textes dans sept jours, et pas avant, car aucun texte ne sera validé avant le prochain accrochage.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

5 commentaires »

  1. L’ami a demandé, bienveillant: tu déjeunes d’abord,
    Ou tu te connectes?
    J’ai dit: je fais les deux en même temps!
    Je le sais, ce n’est pas bien.
    Il a dit: prends un engagement.
    Tu déjeunes en premier, dès demain matin,
    Puis tu te connectes.
    J’ai essayé.
    D’autant que de son côté, il s’engageait à faire de même.
    Pendant quelques jours, cela a marché.
    Mais guère davantage.
    J’étais trop tentée.
    Alors j’ai pensé:
    Comment faisais-je, avant?
    Je lisais, que diable!
    Ou j’écrivais, parfois.
    Alors j’ai retrouvé mon carnet fidèle,
    Ou bien je laisse traîner sur la table
    Une revue, une brochure, un livre.
    Que pense mon ami de ce deal?
    Je ne lui en ai rien soufflé!
    J’en ai conscience: je n’ai pas résolu le problème
    De ne pouvoir faire une seule chose.
    Mais voilà, c’est mon secret,
    Et entre nous: mon subterfuge
    Semble remplir de réjouissance
    Mon coeur, mes livres, et mon carnet.
    Si ma promesse est un peu lettre morte,
    Mon carnet lui au moins, revit,
    Et se couvre à nouveau de notes!

    Comment by Anémone — 16 juillet 2017 @ 10:11

  2. Tantôt en rime tantôt en prose
    Quelques injures au bon Dieu
    Et dans son ciel bleu morose
    Des gris nuages trainent un peu

    Dans le carnet de mon père
    Il y a des éclats de sa vie
    Une vierge et des prières
    Pour tromper l’insomnie

    C’était un amour de jeunesse
    Le silence a encore sa trace
    Il y a le parfum de la tristesse
    Dans ce prénom qui s’efface

    Une photo aux coins pliés
    Et puis le bonheur qu’on devine
    Dans son costume endimanché
    Qu’elle est si belle sa ballerine

    Dans le carnet de mon père
    Il y a des souvenirs endormis
    Des grandes vacances à la mer
    Avec sa sœur et leur mamie

    Et toutes ces nuits à rêver
    À noircir des pages blêmes
    Sans avoir personne à aimer
    Sans jamais avoir dit « je t’aime »

    Une vie pour pas grand-chose
    J’aurais tant voulu l’aimer
    Avant que la tuberculose
    Ne finisse par triompher

    La jeunesse est à ce prix
    Personne ne peut rien y faire
    Mais à chaque fois que je lis
    Le carnet mauve de mon père…

    Comment by Armando — 22 juillet 2017 @ 8:06

  3. Le café du petit-déjeuner
    Avec un morceau de sucre candi
    Dans une tasse de porcelaine
    Ou de faïence
    Un petit Rien

    Et un livre…
    Un polar haletant qu’on ne parvient pas à lâcher
    Qui a tué
    Et pourquoi

    Un livre dont une page s’est détachée
    Une page baladeuse qu’il me faut recoller
    Une saga Et une page orpheline
    Une page blanche
    Paraît que ce serait la maladie de l’écrivain

    Ou une nappe blanche
    Une vieille nappe à carreaux
    Reprisée
    Une nappe provençale
    Le tableau de la nappe de la tasse et du livre

    Un chat qui lèche un peu de lait – même si on ne le voit pas
    Ou qui vole une croûte de fromage

    La pluie derrière les vitres
    Ou le beau temps
    Un peu de vent dans les branches des grands fantômes

    Ce sont fantômes que vent emporte

    Et des vies derrière moi, derrière chaque fenêtre,
    Six baies vitrées par étage, vingt et un étages
    j’ai le tournis
    De nuit comme de jour

    Reprenons
    Un livre
    Un café
    Un chocolat
    Un thé
    Un chat
    Une page blanche
    La maladie de l’écrivain

    Etc. etc.

    Comment by Pivoine — 23 juillet 2017 @ 7:53

  4. Les mots d’ Armando sont tellement tout …trop beaux …:-)

    Comment by Mathilde — 30 juillet 2017 @ 8:06

  5. Merci Mathilde. Touché.

    Comment by Armando — 31 juillet 2017 @ 15:40

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