Quelques jours avec Higelin 9
Masculin-féminin
Mes mains dessinent enfin
La courbe de tes flancs
Mes doigts serrent ton cou fin,
comme celui d’un enfant
Il n’y a pas de loin dans le rapport amoureux
Ni étreinte,
Ni contrainte,
Sans aveux.
Je te retrouve enfin,
tu fais de moi ce que tu veux
Je tremble de la pointe
des orteils aux cheveux
Tandis que l’aube pointe
sur nos jeux voluptueux
Le souffle du vent frôle
tes bras, tes cuisses, tes mains
Madculin, féminin
Frissons sur tes épaules
et le haut de tes reins
Inversement des pôles
Féminin, masculin
frissons entre l’épaule
et le bas de tes reins
la courbe de ton sein
Au loin sonne une cloche
les douze coups de minuit
dans mes pensées résonnent
le mot que tu me dis
Quand mes lèvres déposent
tous leurs baisers de pluie
aux draps froissés du lit
tu t’étends, endormie
Au loin sonne une cloche
il est trois heures dans la nuit
mon esprit s’abandonne
aux douleurs de l’oubli
Ici le jour se lève
L’amour est loin,
Soudain
Je doute…
L’océan roule et gronde
des vagues abasourdies
Le vent se lève en trombe
et la flamme des bougies
fait vaciller les ombres
de nos corps évanouis
Jacques Higelin, Flâner entre les lignes
*choix de la lectrice de Virginia McGowan