Anecdotes de libraire 25
J’ai été étourdie. Il est vrai que je n’étais pas allée chez mon libraire depuis juillet, lui préférant la bibliothèque et une librairie d’occasion. Et j’ai été étourdie comme je l’étais quand je voyais arriver septembre et ses caisses de nouveautés. Tous ces livres pour lesquels il faudrait faire de la place en tuant ceux qui étaient là et qui avaient eu la vie trop courte. Si courte que je les découvrais alors que leurs jours étaient comptés.
J’ai tourné quelques pages. J’ai attrapé celui qui faisait envie à maman pour lui faire surprise. Je suis allée au comptoir des réservations chercher le livre conseillé par Agnès. Et j’ai encore tourné quelques pages. La tête me tournait. Autant j’avais aimé ce métier, le contact avec les gens, autant je n’aime toujours pas que les livres disparaissent des rayons avant d’avoir vécu.
*toile de Sol Okpu

Rêvons Lali….. que ces livres rejoignent le Cimetière des Livres Oubliés, comme dans ce roman de Carlos Ruiz Zafòn, L’ombre du vent.
» Ce lieu est un mystère, un sanctuaire. Chaque livre chaque volume que tu vois, a une âme.
L’âme de celui qui l’a écrit et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et rêvé avec lui »
« Je pensais que si j’avais découvert tout un univers dans un seul livre au sein de cette nécropole infinie, des dizaines de milliers resteraient inexplorés, à jamais oubliés. Je me sentis entouré de millions de pages abandonnées, d’univers et d’âmes sans maître, qui restaient plongés dans un océan de ténèbres pendant que le monde qui palpitait au dehors perdait la mémoire sans s’en rendre dompte,
jour après jour, se croyant plus sage à mesure qu’il oubliait. »
Commentaire by chantal — 10 septembre 2008 @ 12:34