Poèmes du Brésil 6
Ton nom
Ton nom, un rêve dans in passé qui sommeille,
Sourire d’âme entre tant de cris de souffrance,
Un murmure perpétuel à mon oreille,
Un chant de harpe qui berça mon existence.
Ton nom fut écho de sanglots entre chacune
De mes chansons, chacun de mes gémissements.
Il fut tout ce qu’alors j’aimai. Je le résume :
Douleurs, plaisirs, bonheurs, amours, enchantements.
Je l’ai gravé dans les troncs des arbres en sève.
Tracé sur le sable des mers fouettant leurs grèves,
Et je l’ai lu dans les étoiles, l’épelant
À la clarté de moelleux clairs de lune blancs.
Je l’ai tressé sur le verdoiement clair des prés,
Avec des fleurs de lys, des pétales de roses;
Il a souvent couru, ailé, sous le vent frais
Et parfumé, dans les matins calmes des choses.
Avec l’étoile, il s’est éteint. Tombé un jour
Avec le tronc. Il s’est flétri avec les fleurs.
Sur la plage, effacé. Mais je le garde au cœur
Fatalité! Destin contraire à nos amours!
José Bonifacio de Andrade e Silva, dit le Jeune
(dans Poèmes du Brésil, choisis traduits et présentés par Bernard Lorraine)
*choix de la lectrice de Katherine MacDonald