Poèmes du Brésil 2
Poète, je le fus
Poète, je le fus. Et de l’âpre destin
Je ressentis très tôt la main pesante et dure.
Tristesse fut mon lot, plus qu’heureuse aventure
Et j’ai toujours marché comme erre un pèlerin.
J’ai donc vécu, à la douce folie enclin,
Elle qui trompe tant mais si peu de temps dure.
Je ne fais que pleurer ma destinée obscure,
La rigueur d’un passé, de douleur en chagrin.
Pourtant, comme aujourd’hui je me retrouve exempt
Des songes que je nourrissais en permanence,
Moi qui n’ai plus que des souvenirs pour tourment,
Je comprends mieux le sens de mon unique chance.
Car je n’aurai connu qu’un seul contentement :
Celui d’avoir chanté ce que fut ma souffrance.
José Albano
(dans Poèmes du Brésil, choisis traduits et présentés par Bernard Lorraine)
*choix de la lectrice de Greco