La ville grise

Quand Nina découvre que le gris n’est pas la couleur dominante de tout ce qui l’entoure à la suite de son déménagement dans une grande ville, mais bien la seule couleur, même si elle comporte des nuances, elle ne se laisse pas absorber par tout ce gris, elle qui aime tant les couleurs.
C’est pourquoi beau temps mauvais temps, elle enfile son ciré jaune, même si cela lui attire des heures de retenue. Mais elle n’est pas la seule à qui les couleurs manquent. C’est aussi le cas d’Alan et de sa famille qui se réunissent chaque semaine pour faire de la musique et qui enfilent pour l’occasion leurs vêtements les plus colorés.
Rien ne peut plus les arrêter maintenant qu’ils sont deux. Pas mêmes les portes closes d’une usine où l’on s’applique à ne fabriquer que de la peinture grise. Grâce à eux, la ville retrouvera ses couleurs, celles et ceux qui y vivent aussi. Je vous laisse découvrir comment ils s’y sont pris. Ce serait dommage de gâcher votre plaisir.
J’ai beaucoup aimé La ville grise, un album écrit et illustré par Torben Kuhlman, s’adressant à un public jeune, mais qui devrait être mis dans les mains de tout le monde. Non pas parce que c’est un livre autour de la pollution propre aux villes, non pas parce que Nina est triste d’avoir quitté l’endroit où elle vivait, deux éléments que certaines personnes ont mentionné dans des critiques et comptes rendus que j’ai lus, mais pour une raison bien plus simple. Quand on veut, on peut.
Il n’y a pas de gris trop gris. Il n’y a pas de montagne tout à fait infranchissable. Il n’y a pas d’épreuve devant laquelle on doit baisser les bras. Le combat de Nina, c’est notre combat à tous. Par moments ou quotidiennement. Pour telle ou telle raison. Qu’on ait 10, 60 ou 90 ans.