Lali

17 février 2013

Un dimanche romantique 3

Steve Erquiaga interprétant le Nocturne en mi mineur, op.72 no 1 de Frédéric Chopin.

*toile d’Albert Edelfelt

Un dimanche romantique 2

Tracy Silverman et Thea Suits-Silverman interprétant l’Intermezzo de Carmen de Bizet.

*toile de Carl Larsson

Un dimanche romantique 1

Comme c’était la Saint-Valentin, il y a trois jours, les musiciens peints par Richard F. Lack ont décidé de mettre à l’honneur quelques pièces romantiques du répertoire et d’inviter d’autres couples dont au moins l’un des membres est musicien à se joindre à eux, lesquels devront bien sûr apporter leur partition pour ne pas perdre de vue que la lecture est le thème de prédilection du pays de Lali, qu’on lise des notes ou des lettres.

Pour accompagner ces scènes, ils ont choisi de vous offrir une dizaine de pièces provenant de l’album The Romatics, produit en 1995 par Windham Hill, lequel est dédié à la musique romantique du XIXe siècle.
Voici donc Eugene Frisen et son interprétation de Vocalise, op. 34, no 14 de Rachmaninoff.

16 février 2013

Ciels sans nombre 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Allégorie

On habite à l’intérieur du poème
on le fabrique du dedans
l’animal a l’air fragile
ce qu’il construit plutôt résistant
il commence dans les profondeurs
où l’eau de mer est encore glauque

Peu à peu l’on découvre l’objet
inutile et versicolore

Si tu le serres sur la joue
l’appliques à ton oreille
n’entendras-tu pas la rumeur
qui précédait la naissance
de la toupie de nacre
au bourdonnement subtil

Pierre Étienne, Ciels sans nombre

*choix de la lectrice d’André Derain

Il n’est pas tout d’avoir de l’imagination

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:01

C’est au stand de la délégation Wallonie-Bruxelles du plus récent Salon du livre de Montréal que j’ai trouvé Un premier pour la route, le premier recueil de BM Detiège, une libraire belge installée au Québec ayant choisi de s’éditer elle-même.

Si la jeune femme a beaucoup d’imagination et le prouve par les nouvelles courtes et souvent efficaces qu’elle nous offre en faisant intervenir juste d’assez d’insolite pour suggérer que celui-ci n’est pas impossible, malheureusement, elle nous donne à lire un recueil bâclé.

Les maladresses (« Le recueil d’Eugénie Dufresne avait mis le feu aux poudres d’Alice »; « … la vieille dame garde le lit deux semaines en suivant »), les nombreuses fautes de français (au-delà des habituelles coquilles), des traits d’union où il ne devrait pas y en avoir (faits-divers, quand-même, poivre-et-sel), un éventail de presqu’ (alors que presque ne s’élide que devant île), un personnage qui porte deux prénoms dans la même nouvelle et un visible manque de relecture (« temps des fenêtres » au lieu de « temps des fêtes ») ont eu raison de ma patience.

Et pourtant, je n’ai rien contre l’autoédition. J’ai même été proche il y a un peu plus de vingt ans d’un regroupement d’auteurs qui en avait sa raison d’être, lesquels affirmant haut et fort leur choix de se publier eux-mêmes et d’assurer l’entièreté de la production de leurs livres, ce qui inclut un travail de relecture et de révision, ce qui ici a fait visiblement défaut.

Il n’est pas tout d’avoir de l’imagination. Pour s’éditer soi-même, il faut s’assurer qu’aucune étape ne soit omise au cours du processus. Or, en ce qui concerne Un premier pour la route, il est clair que la publication a été précipitée. L’ISBN est là, mais pas le nom de la maison d’édition ni les coordonnées de celle-ci.

Il n’est pas tout d’écrire. Il faut se relire, reprendre certains passages, les peaufiner. Il faut aussi considérer la possibilité que tout ce qu’on écrit ne soit pas nécessairement publiable.

Le titre était pourtant invitant. La photo sur la couverture aussi. Mais on ne fait pas un bon livre avec si peu et malgré deux très bonnes nouvelles (« Ponctualité on the rocks » et « Sans titre »).

Texte publié dans

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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Langoureuse Melody

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 16:07

On connaissait de Melody Gardot deux albums très réussis, une présence sur scène incomparable et son amour pour la France. On connaît maintenant celui qu’elle éprouve pour le Portugal, grâce à son plus récent album, paru en mai 2012, et intitulé The Absence, ce qui lui a semblé le mot le plus juste pour traduire « saudade », même si ce mot est intraduisible.

Plus langoureuse, plus sensuelle que jamais, Melody Gardot devrait réchauffer même les plus endurcis avec cet opus qui ne dément rien de ce que propose la photo de la pochette.
Pour le prouver, Lisboa et Goodbye.

À vous les mots!

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Il y a de quoi écrire.
Il y a même des fleurs.
Il ne vous reste plus qu’à vous asseoir.
La toile de dimanche dernier attend vos mots.

*toile de Marie Fox

15 février 2013

Quelques poèmes du grand Albert Lozeau 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Les mots d’amour

Les mots d’amour ne meurent pas,
Ils vivent au fond des mémoires
Comme les anciennes histoires
Qu’enfants, on nous contait, tout bas.

Ils sont les souvenirs des heures
Dont les regrets sont les moments;
Parfois, ils en sont les tourments
Et blessent les âmes meilleures.

Car plus d’une, au jour des aveux,
Prenant pour témoin l’hirondelle,
Jura qu’elle serait fidèle
Et ne ferait qu’une de deux.

Elles ont trahi! Pauvres âmes,
Leur amour, c’était l’amitié…
Mais les mots d’amour, sans pitié,
Les brûlent ainsi que les flammes!

Car — tristesse! — ils ne meurent pas,
Ils vivent au fond des mémoires
Comme les anciennes histoires
Qu’enfants, on nous contait, tout bas.

Albert Lozeau, Textes choisis et présentés par Yves de Margerie

*choix de la lectrice de Lucie van Dam van Isselt

La fille du vidéoclub

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:22

« La poésie était entrée dans ma vie. Le poison s’était insinué à l’intérieur de mes vaisseaux et il n’y avait plus grand-chose à espérer. J’étais contaminé. »

C’est dans cette contamination par la poésie que réside une grande partie du plaisir que j’ai tiré de la lecture du plus récent roman de François Désalliers, La fille du vidéoclub. D’autant plus que je ne m’attendais pas à trouver dans ce roman qui met en scène Alain, un barman amoureux de Nancy, une fille qui travaille dans un vidéoclub, autre chose qu’une histoire d’amour. Pas facile, certes, parce que le barman hésite à l’aborder, étant donné qu’elle est si belle et lui si moche, mais une histoire d’amour, quoi, avec ses hauts et ses bas.

C’était sans compter sur l’imagination de François Désalliers, qui a fait ses premières armes en écrivant pour le théâtre et en se mettant lui-même en scène à l’instar d’un des personnages du roman. Mais n’allons pas trop vite. Installons d’abord l’atmosphère.

Alain, le narrateur du roman, a pensé à se suicider il y a deux ans. Il ne l’a pas fait. Mais c’est resté gravé en lui, et son psy lui a demandé d’écrire tout ce qui lui passait par la tête. Ce qu’il fait. Jour après jour. Sans conviction. Jusqu’à ce qu’il finisse par y prendre goût. Jusqu’à tout change pour lui. Parce que Nancy est entrée dans sa vie. Parce qu’il fréquente un groupe qui le motive. Parce que la poésie de Césaire est venue illuminer ses jours. Puis celle de Baudelaire. Qui prend de plus en place et à laquelle il s’identifie.

Alain change. Alain est amoureux. Alain est amoureux d’une femme et amoureux de la poésie. Toutes deux lui deviendront indispensables.

François Désalliers a tissé pour ses lecteurs, les fidèles comme ceux qui le découvriront grâce à ce livre, un roman qui étonne. Vraiment. Qui, en effet, aurait pu prédire que le personnage principal, qui loue des films où les filles ne sont que rarement vêtues, allait devenir un fou de poésie? Pas moi. Et tant mieux. Car c’est ainsi que j’ai pris tant de plaisir à livre ce roman qui n’a cessé de me surprendre et qui m’a donné le goût de relire Baudelaire.

Le paradis en un coup d’œil

Filed under: Couleurs et textures,Les trouvailles de Lali — Lali @ 12:22

Oui, le paradis. C’est ce qu’évoquent pour moi ces bibliothèques imaginées par Jeremy Miranda, artiste originaire du Rhode Island qui vit désormais dans le Massachusetts. À deux pas de la mer.

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