Lali

20 février 2013

La danse de Fiona

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:31

Il est des livres dans lesquels on entre avec un tel plaisir qu’on sait d’emblée qu’ils vont nous plaire. Ça a été le cas de La danse de Fiona, dont l’action se déroule en Irlande, pays des fées et des farfadets par excellence.

Padraig O’Hara, un jeune violoniste itinérant, vient de poser son sac à
Kilmallock. C’est là qu’il va faire la connaissance de la rousse et ensorcelante Fiona qui, année après année, à l’occasion de la fête annuelle du village, met au défi tout musicien de jouer aussi vite qu’elle danse.

Celui qui réussira pourra l’épouser. Or, personne n’a jamais réussi jusqu’ici. Ce qui attisera les ardeurs de Padraig, qui va jouer de plus en plus vite pour suivre la cadence effrénée de la belle Fiona. Jusqu’à ce qu’il doive déclarer forfait. Plus d’une fois, car le jeune violoniste est entêté et passe l’année suivant la fête à pratiquer afin de réussir à remporter ce défi douze mois plus tard.

Et si Fiona avait un secret? Et s’il parvenait à le découvrir? Les yeux de Fiona ne le valent-ils pas?

La danse de Fiona plaira à qui aime la musique, l’Irlande, les contes de fées et les histoires qui finissent bien, et vous donnera peut-être même envie de giguer ou de partir pour l’Irlande. La saint Patrick est dans 25 jours.

Titre pour le Challenge Des notes et des mots challenge-des-notes-et-des-mots-4.jpg

Le meilleur ou le moins mauvais?

Dans le milieu littéraire, on l’appelle le Galligrasseuil. Pour le commun des mortels, c’est le prix Goncourt. Le plus connu de tous les prix littéraires du monde francophone et le plus payant pour son éditeur, et quelquefois son auteur.

Or, des prix littéraires, il y en a des milliers. La moindre région, voire la plus petite municipalité, en a un. Les salons du livre aussi. Les revues littéraires, les journaux, les chaînes de radio, les librairies. Tout le monde décerne des prix. Mais à quel prix?

En effet, toute la question est là. Ces nombreux prix qu’on donne à la pelle pour donner de l’importance non à l’auteur mais à celui ou ceux qui le décernent qui voient là une façon d’ajouter de la visibilité à leur région, leur salon de livre, leur école ou même leur club de lecture, sont-ils remis au meilleur texte (publié ou non, selon le prix) ou au moins mauvais?

Il me semble avoir vu des titres couronnés qui ne méritaient aucunement de l’être. Étaient-ils les moins mauvais de ceux soumis aux différents jurys plutôt que les meilleurs?

C’est à se le demander. Sérieusement. Même si personne ne veut l’admettre. Je lève donc mon chapeau à tout jury qui préfère ne pas remettre de prix une année parce qu’aucun texte ne répond aux critères de qualité requis plutôt que de l’attribuer au moins mauvais. Il y a de fortes chances pour que le prochain lauréat d’un tel prix le mérite. Lui.

*toile de Leticia Zamora Méndez

Ce que mots vous inspirent 865

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

L’art de lire, c’est l’art de penser avec un peu d’aide. (Émile Faguet)

*illustration de K. O. Munson

19 février 2013

Mouvances 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Souvenirs errant au milieu d’une trop grande vie
sous mes sens en éveil
j’étais sur mon seuil
Je marchais et j’attendais
Ne savais quel accueil donner
j’attendais tout en marchant
le temps de faire miens ces souvenirs

Isabelle Courteau, Mouvances

*choix de la lectrice de Leo Van Paemel

Les trois rives du fleuve

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:50

Il est rare de trouver une écriture aussi poétique pour s’adresser à un public de douze ans et plus que celle d’Adeline Yzac dans Les trois rives du fleuve. Une écriture qui bouleverse le lecteur parce que les mots sont utilisés avec parcimonie en ne ménageant pas l’effet. Parce que les images fortes qui se révèlent au détour de chacune des phrases vous font entrer dans un monde où vont se croiser trois âmes blessés qui ne savent pas ce qui les attendent. Nora, treize ans, qui a peut-être commis l’irréparable. Toby, cinq ans, dont la mère est chaque fin de semaine victime de la brutalité de son papa. Daniel, un médecin solitaire, qui a du mal avec les autres.

Chacun d’eux est à un tournant de sa vie. Le fleuve les réunira. C’est au bord de celui-ci qu’a choisi de vivre Daniel, loin des siens, loin de la ville. C’est là que se sont réfugiés Nora et Toby qui ont perdu leur chemin. C’est là que va se jouer le destin de chacun. Ensemble et séparément.

Adeline Yzac ayant choisi d’accorder à chacun des personnages et à tour de rôle un chapitre, vous serez pris dès les premières lignes par l’histoire de Nora qui ouvre le livre. Puis par celle de Toby qui vous fera peut-être verser quelques larmes. Et finalement par celle de Daniel. Il se peut même que vous vous demandiez pourquoi vous êtes en train de lire quelque chose de si triste. Mais en même temps vous serez touchés par les personnages, par cette pudeur empreinte de poésie dans l’écriture d’Adeline Yzac, et vous vous attacherez à eux.

Puis, vous fermerez le livre après une fin où chacun trouvera son chemin afin de marcher vers demain sans trop de tristesse. Et longtemps, très longtemps, vous penserez à Nora, à Toby, à Daniel. Vous espérerez que quelque part au bord d’un fleuve chacun d’eux est heureux. Pour vous, ils ne seront plus des personnages.

Vous prendrez bien un peu de kora?

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 12:44

Originaire du Sénégal, Zal Sissokho vit au Québec depuis 20 ans. Joueur de kora, à l’instar d’un de ses ancêtres qui fut le premier joueur de kora au monde, Zal Sissokho a fondé Buntalo en 2004, groupe avec lequel il s’est régulièrement produit depuis et avec qui il vient d’enregistrer un deuxième album.

Le partage, titre de celui-ci, un bel exemple de métissage, est le parfait antidote au froid.
Juste pour vous, voici donc Douniya et Soumba, deux pièces tirées de cet album séduisant.

Ce que mots vous inspirent 864

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Un livre est un objet mystérieux et une fois qu’il a pris son envol, n’importe quoi peut arriver. (Paul Auster)

toile d’Edward Burne-Jones

18 février 2013

Ciels sans nombre 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Lettre

Entre l’événement
et le passage au verbe
combien d’intrusions de fissures
oublis omissions lacunes
amoindrissant le message
(chargé de cadeaux d’images)
jusqu’à l’amincir
le rendre susceptible
d’être glissé dans la fente
d’une banale boîte aux lettres

Un peu comme la lumière
se courbe autour du soleil
avant de l’inviter sans ambages
à s’en aller dormir
derrière les collines

Pierre Étienne, Ciels sans nombre

*choix de la lectrice d’Henry Caro-Delvaille

Un bien joli conte philosophique

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:29

J’aime les beaux livres et je sais que je ne suis pas la seule grande personne à me délecter d’albums destinés aux petites mains. J’aime les beaux livres et Le roi qui désirait le Temps… est un beau livre. Un très beau livre. Un livre qui raconte l’histoire d’un roi, à une époque très ancienne, un roi qui s’ennuyait parce que tout était toujours pareil, immuable, sans surprise. Personne ne vieillissait, les feuilles ne changeaient pas de couleur, rien ne bougeait d’une journée à l’autre. C’était avant que le Temps existe, avant que le chambellan, constatant la tristesse du roi, n’aille — afin de s’approprier un jour la couronne — visiter un sage qui lui remit quatre sacs dont le roi déballera le contenu peu à peu.

Le roi connaîtra donc ce qu’est le Temps, tout ce qu’il apporte, tout ce qu’il permet de découvrir. Mais il ne sait rien des affres du temps et de la fin de la vie où nous emporte un jour le temps qui passe sans qu’on n’y prenne garde. Jusqu’à ce qu’il doive faire ses adieux à cette vie qui ne lui pas laissé de faire tout ce qu’il voulait faire, puisqu’il ne savait pas qu’un jour viendrait où il aurait fait son temps.

L’album signé Régine Joséphine et illustré par Selma Mandine nous apprend à quel point le temps est précieux, pourquoi il ne faut pas le gaspiller et surtout combien il passe vite. Tout ça avec beaucoup de douceur, des phrases courtes et simples, et des illustrations pleine page de toute beauté.

Un bien joli conte philosophe qui fera réfléchir petits et grands.

Pour la douceur

Filed under: Couleurs et textures,Les trouvailles de Lali — Lali @ 13:34

Certains jours, on a besoin de douceur. Juste de douceur. Pour en trouver, il suffit de se promener dans les pages de l’artiste Valeria Cis, originaire d’Argentine, dont voici quelques scènes des plus livresques. La douceur est là. Presque dans chacun de ses dessins.

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