Quelques poèmes du grand Albert Lozeau 5
Chanson grise
Puisque les branches sont nues
Tout le long des avenues,
Demeurons en la maison;
Car dans notre chambre sombre
Est prisonnière un peu d’ombre
De la dernière saison.
Puisque les fleurs sont fanées
Et sous les pieds profanées,
Demeurons en la maison;
Car dans notre chambre chaude
Comme un dernier parfum rôde
De la dernière saison.
Puisque les voix entendues
Des mésanges se sont tues,
Demeurons en la maison;
Car dans notre chambre trône
L’écho des chansons persiste
De la dernière saison.
Puisque tout périt ou pleure
Au vent flétrissant de l’heure,
Demeurons en la maison;
Car dans notre chambre grise
Le souvenir s’éternise
De la dernière saison.
Albert Lozeau, Textes choisis et présentés par Yves de Margerie
*choix de la lectrice de Patrick William Adam






