Les vers de Sophia 2
La lectrice de Michael Shane Neal est entrée dans la pièce où l’attendait le recueil de Sophia de Mello Breyner, laissé là par une lectrice qui a eu du mal à le quitter tant elle s’est éprise, dès les premières lignes, des mots de la poète. Celle de ce soir tourne les pages à son tour. Et tout lui parle. Et elle voudrait tout nous donner à lire. Même si elle a tout de même laissé un signet indiquant ce qu’elle avait choisi pour nous.
Aucune chose…
Aucune chose ne se perdit en moi.
Sont toujours là les nuits et les ponants
Qui glissèrent dans la maison et le jardin.
Sont toujours là les voix indifférentes
Qui dans mon être, intactes, veillent.
J’apporte la terreur et j’apporte la clarté
À travers toutes les présences
Je chemine vers l’unique unité.