En vos mots 57
John Newton Hewitt a illustré nombre de couvertures de magazines, encore plus d’affiches publicitaires et il a de plus été à l’origine de plusieurs couvertures de romans noirs.
Or, la petite scène que j’ai dénichée, probablement tirée d’un magazine, souligne bien ce jour de la fête des Mères. Un jour où, comme vous le savez déjà, il n’y aura que des mères lectrices au pays de Lali.
Peut-être que cette illustration vous inspira quelque histoire et que vous nous la raconterez en vos mots. Peut-être suscitera-t-elle des images immédiates ou y mettrez-vous la semaine. Vous avez le temps. Je ne validerai les commentaires que dimanche prochain. Pour le plaisir de lire d’un seul coup tout ce que vous avez imaginé.
Sur ce, bonne fête des Mères à celles dont c’est le jour. Elles se reconnaîtront. Et bonne semaine à tous!
DÉSIR D’AILLEURS
On a beau se sentir aimé et protégé
On se projette quand même dans d’autres paysages.
Dans toutes les histoires qui nous sont racontées
On se voit dans la peau d’un autre personnage.
On n’est jamais comblé, il nous faut toujours plus;
Et notre long périple se fait de pages en pages.
Jusqu’au jour où on voit notre course sans but
Reprendre un second souffle devant une simple image.
Un va et viens de vagues au creux d’un coquillage,
Un pépiement d’oiseau dégringolant du nid,
Une brise poussant un rideau de nuages,
Un envol d’oies blanches vers un autre pays.
Le monde alors s’étale dans toute sa beauté
Mais présente une chose qui semble insurmontable:
Un désir d’ailleurs, un voeu de liberté,
Ce qu’une mère en fait présume insupportable.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 11 mai 2008 @ 14:56
La promotion est arrivée d’une manière inespérée. Vraiment. Je me vois encore arriver dans le bureau du Directeur de Services et je le vois, lui, sourire accueillant, me disant :
-Voulez-vous vous asseoir ?
J’avoue qu’autant d’amabilité venant de quelqu’un que je n’avais que peu rencontré, en deux ans d’activité, me semblait synonyme de nouvelles tâches et responsabilités.
-Vous savez, il y a dix, douze ans j’ai été quatre jours a Lisbonne. C’est une très belle ville.
Je l’ai regardé, surpris. Je devais répondre quelque chose?… Dans le doute, je me suis limité à lui sourire et à lui dire, comme un automate :
-C’est ma ville …
Mon Dieu, quel crétin je faisais. Je suis certain qu’il savait que c’était ma ville. Il connaît tout mon curriculum vitae par cœur. Dans les moindres détails.
-Vous êtes un de mes meilleurs collaborateurs, vous savez ça ?
-Merci …
-Non, non, surtout pas… Je vous observe depuis quelque temps, et ce serait plutôt moi qui devrais vous être reconnaissant. Vous travaillez bien au delà des horaires établis. Vous etes apprécié et respecté, mieux, aimé, par l’ensemble de vos collègues.
Je crois que je lui ai souri sottement. Je déteste ce genre de conversations où on a l’impression qu’on joue au chat et à la souris.
-Vous avez déjà entendu parler de la place d’assistant du Directeur que la société vient de créer ?
-Oui j’ai entendu parler…
-Il me plairait beaucoup de travailler avec vous.
-Mais, vous travaillez déjà avec moi.
Il a éclaté d’un rire franc et ouvert.
-Vous avez bien compris ce que je vous propose. Alors, vous acceptez de travailler avec moi?… Venez, je vous montre votre bureau …
-Comment allez-vous annoncer la nouvelle à tous les autres? À ceux qui sont plus âgés ou qui ont plus d’ancienneté que moi dans la société?
-Faut pas t’inquiéter (tiens il me tutoyait), ils sont tous déjà au courant et ravis. Tout le monde t’apprécie énormément dans la société. Même si pour tous, ta vie privé est un mystère. Tu ne parles jamais de rien…
-Peut-être qu’il n’y a pas grand-chose à dire…
-Peut-être!… Peut-être !… Mais mois je parie qu’elle doit être bien plus passionnante que celle de tous ceux avec une enfance bien rangée… m’a-t-il répondu, amicalement et à la fois sarcastiquement.
À quoi voulait-il faire allusion?… Enfin, je sais à quoi il voulait faire allusion. Cela voulait simplement dire qu’il avait bien lu mon parcours.
Aussitôt que je suis descendu, Teresa a été la première à venir me féliciter, avant même que j’ai le temps de dire quoi que ce soit.
-Félicitations… Je t’embrasse… Il va falloir arroser ça, mon grand…
Il est vrai que j’étais confus par les embrassades et les félicitations. Je n’ai pas dit mot. Pas le moindre. Et tout le monde semblait parfaitement au courant.
Peu habile dans « les choses liées au social », j’ai demandé à Teresa comment je devrais faire pour offrir un verre à tout le monde. Elle a préconisé que j’organise quelque chose. Après le travail. Chez moi. Elle m’aiderait.
L’idée m’a parue bonne. D’ailleurs, je n’avais pas d’autre…
* * *
Le lendemain, la tête un peu plus froide, je me suis dit que je n’aurais pas mieux fait d’inviter tout le monde au resto. J’en ai parlé à Teresa qui m’a dit avoir déjà prévenu quelques personnes et tout le monde semblait ravi de se trouver avec moi dans mon lieu de passion rempli de photographies, de musique et de poésie.
L’idée n’était pas pour me déplaire. Rencontrer les gens ailleurs que dans le cadre strict de mon travail.
Toutefois, cela voulait dire que j’allais devoir me mettre à nu. Répondre à des questions : j’avais horreur de cela. Le cauchemar de parler de soi. Aux autres. Ça m’inquiétait un peu. Quoi leur dire. Comment leur expliquer? Pourquoi leur expliquer?
* * *
Le temps s’annonçait merveilleux ce samedi. J’avais plein de courses à faire dans la matinée. L’après-midi, Teresa venait me rejoindre pour m’aider dans les préparatifs. Teresa m’avait établi une liste de tout ce qu’il fallait que j’achète pour la soirée.
J’avais déjà terminé les courses quand je me suis dit que je ferais bien de passer chez le pâtissier portugais pour acheter quelques spécialités de chez moi. Cela serait sans doute apprécié.
Je me suis soudain arrêté devant la vitrine du magasin « second hand ». Un tableau avait retenu mon attention. Il était quelconque. Et pourtant, il me semblait raconter un bonheur.
-Combien le tableau?
-C’est un très joli tableau…
-Combien?…
-1000 euros…
-Tu rigoles, il ne vaut même pas 500… Tu ne sais pas compter ou quoi?
-C’est bon, je te le laisse pour 500… Faut pas t’énerver.
Je l’ai encore regardé, et je me suis dit qu’il sortait vraiment d’une histoire de bonheur en couleurs.
Aussitôt arrivé à la maison, je l’ai dépoussiéré et je l’ai accroché sur le mur principal de mon bureau. Je me suis assis et me suis mis à l’admirer. Je me suis raconté dans me tête l’histoire de ce tableau, jusqu’aux odeurs de ce printemps que jen’ai pas connu. Seule la sonnette a pu me sortir de mes songes.
Teresa était là. Je l’ai regardée. Elle était belle et souriante comme un printemps.
-Oh, comme c’est chou chez toi… On ne dirait pas un appartemend d’un homme seul. Tout est si bien rangé…
Teresa avait pris la liberté de faire le tour du propriétaire toute seule. J’étais un peu intimidé.
-Impeccable!!! J’aime beaucoup m’a-t-elle lancé en mordillant la lèvre inférieure. C’est quoi là ?
-Mon bureau…
-Je peux?…
Elle était déjà à l’intérieur a dévorer le moindre recoin du regard… Après un long moment, elle a fixé le tableau et m’a regardé avec un sourire inquisiteur.
-Tu me les présentes?…
-Bien sûr, c’est maman, moi, ma sœur et le petit bateau qu’un oncle m’avait offert pour Nöel et dont je ne me séparais jamais… C’était un après-midi de printemps et papa a voulu absolument…
-Oh, comment tu as du avoir une enfance heureuse… Ta mére a l’air si douce…
– … Maman nous lisait une histoire fascinante d’un garçon en bois, qui avait le nez qui s’allongeait quant il mentait…
Comment by Armando — 13 mai 2008 @ 7:35
A l’école, Julien avait écrit de sa plus belle écriture et avait aussi illustré le beau livret pour sa maman. Il avait fait de ravissants dessins pour la circonstance. Comme Julien était fier. Cela faisait déjà deux semaines que son cadeau était prêt pour la fête des Mères. Julien s’était empressé de rentrer de l’école et avait trouvé une cachette bien à lui afin d’offrir pour ce beau jour des mamans « son » cadeau. Deux semaines, comme c’est long mais Julien tiendra bon. Il n’en parlera à personne, même pas à son père et à sa soeur. C’était son secret.
Après le petit déjeuner de la fête de Mères, Julien ne tenant plus en place dit : maman, si nous allions avec toi et Aurélie au bord de l’étang ? Comme cela papa pourra pêcher…
Quelle bonne idée Julien, allons-y.
Le petit coeur de Julien battait très fort, il monta dans sa chambre et alla chercher le cadeau en le tenant des deux mains derrière son dos. Sa maman avait bien vu mais le manège de son fils mais ne dit rien.
Tout essoufflé, Julien attendit que sa maman et sa soeur soient assisent près de l’arbre. L’arbre des confidences, l’arbre de la famille, l’arbre du bonheur, l’arbre des découvertes et des surprises, l’arbre du partage.
Julien tout rouge d’émotion dit, voilà maman, c’est pour toi et lui tendit son cadeau en l’embrassant très fort.
Julien et Aurélie écoutaient leur maman chérie lire un très beau texte que Julien avait écrit avec l’aide de son professeur pour l’occasion.
Le petit ne lâcha pas sa maman des yeux. Il a vu son visage s’émerveiller en lisant ce beau texte et même des larmes couler le long de ses joues. Julien était aux anges et Aurélie était très fier de son frère.
Toi maman
Chaqu’soir jusqu’à sept ou huit ans
J’te voyais
Près de mon lit en m’endormant
Le matin
J’savais avant d’ouvrir les yeux
Qu’tu étais
A la même place
Et qu’tu rêvais
A nous deux
Maman, tu es ma plus jolie chanson
Tu es pour moi la grande amie
Qui veille sur ma vie
Tant que les étoiles brilleront
Tu seras ma plus jolie chanson
Ma maman, quand j’ai d’la peine
C’est à toi
Que j’le dis
Tu me consoles
Chaque fois
Je te quitte
En te laissant tous mes tourments
J’oublie vite
Quand tout va bien j’t’oublie souvent
Et pourtant
Maman, tu es ma plus jolie chanson
Tu es pour moi la grande amie
Qui veille sur ma vie
Tant que les étoiles brilleront
Tu seras ma plus jolie chanson
(Parlé)
Je voudrais te dire
Maman, je t’aime
Mais voilà, c’est pas facile
Ca paraît bête, je n’ose pas
Je voudrais te dire
Mais à ton sourire, je sais que tu as compris
Et mon coeur te dit
Maman, merci
Maman, tu es ma plus jolie chanson
Tu es pour moi la grande amie
Qui veille sur ma vie
Tant que les étoiles brilleront
Tu seras ma plus jolie chanson
(Annie Cordy)
Comment by Denise — 15 mai 2008 @ 16:09
Flairjoy et Denise
votre compagnie chaque semaine m’émerveille.
Félicitations. C’est un plaisir de vous lire à chaque fois.
Comment by Armando — 18 mai 2008 @ 9:43
Armando!!!
Ton texte et surtout l’entourloupette de la fin m’ont enchantée! Tu m’as tenue en haleine tout le long de ton histoire! Ton écriture est très attachante. Tu as un style bien à toi car en lisant, je devine tout de suite l’auteur, que ce soit un poème ou une nouvelle.
J’espère déguster tes mots encore longtemps!
Merci d’être là chaque semaine!
Avec la douce Denise on se tient par la plume et on lâche pas!
Par contre,j’aimerais bien qu’à notre « compagnie » s’ajoutent plus d’actionnaires!
Bon dimanche!
Comment by Flairjoy — 18 mai 2008 @ 14:24
Armando, je suis comme Flairjoy. Ton texte m’a enthousiasmé. As-tu un nez en bois ???
J’ai beaucoup apprécié et je reconnais aussi de suite tes textes sans regarder la signature.
Flairjoy, chaque dimanche, vos poèmes me laissent sans voix. C’est très beau. Mille mercis de pouvoir vous lire.
Merci Armando pour ton chaleureux commentaire.
En effet, Flairjoy, il faut nous tenir les coudes, c’est cela l’amitié et le partage. Cela nous permet de voir la vie sous un autre angle ainsi la vie est plus légère.
Amitiés
Comment by Denise — 18 mai 2008 @ 16:03