En vos mots 56
Que se racontent-ils? Quels livres sont ouverts? À vous de nous le dire. À vous de raconter en vos mots la petite histoire des lecteurs de Nickolai Kalmykov. Puisque vous avez choisi de continuer l’aventure entamée il y a un an. Puisque vous y avez pris goût, auteurs comme lecteurs. Parce que ce rendez-vous dominical est plus qu’un rendez-vous, c’est un moment de partage entre nous.
Quelle aventure vous livreront les lecteurs de cette semaine? Je laisse ça entre vos mains, comme je le fais chaque fois. Tout en vous donnant une semaine pour que les mots vous viennent.
Suite dimanche prochain. Et d’ici là, bonne semaine à tous!
PREMIÈRE LECTURE
» Les livres font les meilleurs partenaires. Ils sont bourrés d’esprit et de nouvelles découvertes. Ils font visiter tous les pays du monde. Ils offrent les poèmes les plus passionnés. Même s’ils n’ont pas de mains pour enlacer, ils donnent des bouquets de fleurs impérissables: les pensées des écrivains. D’ailleurs ces derniers attendent en pile pour nous faire la cour. »
-Que pensez-vous de ces phrases Jean-Jacques?
-Hum, ma chère Martine, je pourrais faire tout cela et plus encore!
-Ah oui? Donnez-moi un exemple alors!
-Et bien je peux…euh…je peux…
-Vous pouvez?
-Bien sûr je peux!
-Mais alors faites, mon ami, faites!
-C’est que…voyez-vous…euh…je n’osais pas…corriger votre traduction car au lieu de « pile » j’aurais mis « file » moi! Et en plus j’ajouterais
-!!!@&???
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 8 mai 2008 @ 8:09
Depuis longtemps qu’il parlait, avec des hauts et des bas, d’arrêter d’écrire. Il passait par des périodes de doutes tellement creux que cela l’inquiétait un peu.
Or, elle le savait capable de tout claquer et puis de ne plus revenir. Par orgueil. Par une quelconque stupide fierté. Alors qu’elle avait était le témoin de ses « états d’écriture », quand il se lassait d’écouter le monde qui l’entourait pour n’écouter que le monde des mots et qu’il partait seul par les chemins longés de fleurs sauvages, sans destin, guidé par la tendresse ou la furie de ses mots.
Elle l’a vu s’arrêter et lui sourire. Puis lui lire ses bouts de textes avec le même bonheur qu’un oiseau quitte son nid et découvre qu’il sait voler. Elle avait goûté à ses phrases vivantes qui nourrissent l’âme et le silence des mots qui restent suspendus comme des étoiles au ciel de leur tendre complicité.
Elle avait vu ses yeux briller lorsque que ses mots achevés avaient ému ou fait le bonheur d’autres regards.
Comment pourrait-il arrêter d’écrire. Comment pourrait-il forcer à ce point ce qui était sa propre nature. Ce serait comme refuser d’exister. Comme s’il décidait de se laisser mourir lentement.
Elle n’avait plus de mots pour lui dire combien les siens étaient importants. Ce jour-là, elle a voulu absolument lui offrir quelques mots du poète Eugènio de Andrade:
Qu’as-tu fait des mots?
Quels comptes rendras-tu de ces voyelles
d’un bleu si paisible?
Et que leur diras-tu des consonnes,
qui brûlent entre l’éclat
des oranges et le soleil de chevaux?
Que leur diras-tu, quand
ils s’inquièteront auprès de toi des minuscules
semences qu’ils t’avaient confiées?
Comment by Armando — 9 mai 2008 @ 1:05
Vive le décalage horaire ! Je rends ma copie en retard !
Je te prépare le départ du Bélem (photos)parti de La Rochelle hier. Il arrivera dans 40 jours au Canada ! A suivre !
Pour « en vos mots » :
Je n’entends pas ce qu’elle me dit
Peu importe
Je ne sais pas ce qu’elle décrit
Peu importe
Je n’ai pas écouté le début
Je ne comprends pas les mots
Peu importe
J’ai perdu le fil
J’ai perdu les lignes
Peu importe
Seule chante sa voix
Dans ma mémoire
Pour plus tard
Si un jour…
— Tu aimes ? dit-elle en levant les yeux de son livre.
— Comme je n’ai jamais aimé.
Comment by Reine — 11 mai 2008 @ 3:42