Lali

22 avril 2013

Quand nous serons 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Tout au fond

Tout au fond dedans moi les mots se sont couchés
Sans parfum ni couleur la palette est séchée

Dedans moi tout au fond se sont couchés les mots
Comme une source more le verre n’a plus d’eau

Les mots son étendus sans vie au fond de moi
Tel un endroit blessé mon amour reste coi

Abattus morts les mots dedans moi tout au fond
Je ne puis même dire la peine qu’ils me font

Pierre Morency, Quand nous serons

*choix de la lectrice de Ricardo Cejudo Nogales

Un écart de conduite

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:52

Il a suffi d’un écart pour que tout bascule et que Laure paie les conséquences de son inconséquence le reste de sa vie. Tout ça parce que cet été-là, celui qui a suivi le décès de sa mère, Laure était perdue, prête à faire n’importe quelle bêtise, parce qu’elle avait 19 ans et voulait à tout prix goûter à la liberté. Parce qu’elle n’a pas pensé qu’on pouvait se faire prendre en jouant avec le feu. Et pourtant, ce jour-là, c’est elle qu’on a arrêtée pour trafic de drogue, pas celui pour qui elle avait fait une livraison, lequel en avait bien évidemment profité pour prendre le large. Ce qu’elle fera à son tour grâce à une évasion organisé par son grand-père quelques mois plus tard.

Mais comment peut-on vivre avec une nouvelle identité? Comment peut-on faire abstraction de son passé? Dans quelle mesure peut-on s’en inventer un? C’est à tout cela que se trouve confrontée Laure pendant des années. Avec en permanence l’inquiétude qui empoigne le ventre. Même si vingt ans ont passé. Même si elle a toujours mené une vie exemplaire pour se racheter de sa faute.

On peut changer de nom, de coupe et de couleur de cheveux. On peut même fournir à qui en veut des détails inventés du premier au dernier. Mais on ne peut pas changer pour soi, intimement, ce qu’on peut modifier pour les autres. Il reste à jamais en soi une trace de ce qu’on a fait, de ce qu’on a été, des gens qu’on a aimés. Il reste à jamais dans les silences du quotidien les cris contenus. Parce qu’on a voulu goûter à l’insouciance et à la liberté. Parce qu’on a perdu l’insouciance et que la liberté a parfois un goût d’amertume quand la peur se met de la partie.

Michèle Halberstadt, qui a signé le très réussi Café viennois, a tissé avec Un écart de conduite une toile d’araignée efficace en même temps qu’elle a su exploiter sans prendre des chemins inutilement tortueux ce que la conscience finit toujours par nous imposer.

La littérature à l’honneur

Filed under: Petits plaisirs — Lali @ 12:39

Pendant sept jours, Montréal va vivre à l’heure de la littérature. C’est en effet aujourd’hui que débute le rendez-vous annuel qu’est le Festival Metropolis bleu, qui fête cette année son quinzième anniversaire.

J’y serai vendredi. L’écrivain mozambicain Mia Couto à qui je dois certains de mes meilleurs moments de lecture des dernières années sera des nôtres.

Oserai-je lui demander de me dédicacer un de ses livres?

Ce que mots vous inspirent 908

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Il y a plus d’avenir dans l’instable que dans le stable, et le présent n’est rien qu’une hypothèse que l’on n’a pas encore pu dépasser. (Robert Musil)

*illustration de Deborah Gross