Je n’ai pas le temps. Je voudrais plus de temps. Si le temps pouvait s’arrêter. Le temps file.
Il n’est pas de jours où nous n’entendions l’une de ces phrases, car le temps et le manque de temps ont été et seront toujours de toutes les conversations, tout comme la pluie et le beau temps.
On a beau mesurer le temps en années comme en nanosecondes, il demeure une donnée presque arbitraire, voire subjective, que chacun adapte en fonction de ses connaissances, de ses besoins et du lieu où il vit. Et à l’instar de tout le monde, Daniel Del Giudice voudrait bien avoir plus de temps. Pas beaucoup plus. Juste un peu. Suffisamment pour terminer ce qu’il est en train d’écrire.
C’est donc avec beaucoup d’intérêt qu’il capte les bribes d’une conversation entre un marchand de Rabat et un client qui semble avoir acheté du temps, laquelle le poussera à faire sa petite enquête afin de savoir s’il est vraiment possible d’acquérir du temps et si tel est le cas, où et comment.
Cela donne lieu à un court récit bien articulé, à une histoire qui a tout du vraisemblable et de l’improbable confondus, et à une quête qui va pousser le narrateur à se rendre dans un endroit secret où il pourra faire l’achat de temps.
Le récit de Daniel Del Giudice ne changera pas le cours de la littérature, mais il n’est pas dénué d’intérêt d’autant plus qu’il donne l’occasion au lecteur de se demander ce qu’il ferait avec ce temps qu’il lui serait possible de marchander. Choisirait-il de revivre une période de sa vie? De prolonger sa vie en cours? D’ajouter une minute à son passé pour éviter un drame?
On reprochera tout de même les treize pages ajoutées à la toute fin aux notes bibliographiques de l’auteur et du traducteur. En effet, ces treize pages qui constituent la liste de tous les titres de la collection La librairie du XXIe siècle du Seuil étaient-elles vraiment nécessaires?