C’est inspirée par ce qui s’est déroulé au Chambon-sur-Lignon, en plein Massif central, au cours de la Seconde guerre mondiale que Nathalie Somers a écrit Je me souviens, Rebecca, un roman historique et sentimental à la fois, destiné à un public jeunesse.
En 1942, alors que le village est toujours en zone libre, la population protestante accueille parmi les siens des enfants juifs que le pasteur de cette communauté en majorité protestante désigne sous le nom d' »anciens testaments » dans ses sermons colorés et convaincants. C’est ainsi qu’arrive un jour au village une jolie rousse dont André, un adolescent de quatorze ans, fait la connaissance et qui sera à jamais sa Rebecca, son premier amour.
Nathalie Somers, tout en ne négligeant aucun détail de ce qu’était la vie au Chambon-sur-Lignon, alors qu’il fallait tout de même travailler au champ et aller à l’école, nous dresse aussi un admirable portrait de ceux qui résistaient en tentant de ne pas se faire remarquer et de ceux qui tentaient de contrer leurs efforts, même si le personnage d’André demeure au cœur de chacune des actions de ce roman.
D’aucuns pourraient prétendre qu’il y a déjà suffisamment de livres sur le sujet. Je me souviens, Rebecca apporte pourtant un éclairage nouveau sur cette époque en mettant en scène une partie de la population qui a choisi de se liguer parce que ceux qui en faisaient partie savaient ce que signifient des mots comme mise et à l’écart et persécution.
Un beau roman, bien construit, solide et… émouvant. N’oublions pas qu’il s’agit aussi d’une histoire d’amour.