Lali

19 avril 2013

Une écharde 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

tu n’arrives plus à mentir
à tes yeux

qui voient
les villes s’écrouler
à la vitesse des vertiges

tu cherches malgré toi
à faire surgir
l’espoir

dans un poème

abandonné au bon vouloir
des signes

qui continuent à tenir
tête à la réalité

tu brûles
avec babel
ruinée

Louise Dupré, Une écharde sous ton ongle

*choix de la lectrice de Karen Kinser

comme il pleuvait ce soir d’octobre

nous étions assis là
où s’arrête mon regard
dans ce lieu mien depuis longtemps

pour Barbara
il pleut sur Nantes
comme il pleuvait ce soir d’octobre
sur Montréal

et sur ses mots
je ferme les yeux
et je crie tout bas
dis quand reviendras-tu

(avril 2013)

*toile d’Alexander Daniloff

Les profondeurs de la mer

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:44

Avec Les profondeurs de la mer, nous retrouvons les personnages d’Une île trop loin et de sa suite, L’étang aux nénuphars, alors que Steffi, l’aînée, poursuit ses études en espérant la fin de la guerre et que la plus jeune s’est si bien acclimatée à sa vie en Suède qu’elle rêve d’être adoptée par sa famille d’accueil.

L’Autriche est loin, le conflit s’étire, les nouvelles qui proviennent d’Allemagne, d’Autriche, de Pologne et d’ailleurs ne sont pas bonnes et laissent présager le pire quand elles cessent d’arriver. Mais Steffi tient bon. Il le faut. Même si c’est difficile. Même si elle doit faire face à une certaine agressivité de la part de certaines personnes de son entourage. Même si elle risque de perdre sa bourse.

N’est-elle pas une privilégiée, elle qui a été accueillie par une famille suédoise alors que les Juifs d’Autriche et d’ailleurs commençaient à être touchés de près par les mesures instaurées par les dirigeants nazis? Oui, bien sûr. Elle le sait. Mais certains jours, elle voudrait pouvoir entendre la voix de sa mère, demander conseil à son père alors qu’elle a choisi de pratiquer plus tard la médecine pour suivre ses traces.

Or, Steffi ne compte pas se laisser intimider. Ni baisser les bras. Et c’est ce qu’elle nous prouve une fois de plus dans le troisième tome de cette tétralogie signée Annika Thor consacrée aux quatre années que deux jeunes Autrichiennes de confession juive ont passées en Suède lors de la Seconde guerre mondiale. Un livre encore une fois sensible. Et tout aussi haletant que les précédents puisque l’auteure réussit à nous faire vivre de si près ce qui arrive à Steffi qu’on a parfois l’impression d’être dans la peau de celle-ci.

Une série qui mériterait d’être connue de bien des enseignants. Entre autres. Car, on aura beau me dire le contraire et même tenter de me le prouver, je demeure convaincue que la littérature donne le goût de s’intéresser à l’Histoire.

Les livres d’architecture

Filed under: Couleurs et textures,Les trouvailles de Lali — Lali @ 11:40

Les arbres et les livres, tout comme des détails du quotidien, comme la table de cuisine ou un banc de parc, sont très présents dans l’œuvre de l’artiste australienne Elizabeth Barnett. En ce qui me concerne, c’est un véritable coup de cœur. Notamment pour ses livres d’architecture.

Ce que mots vous inspirent 907

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Écrire, c’est comme embrasser, mais sans les lèvres. Écrire, c’est embrasser avec l’esprit. (Daniel Glattauer)

*illustration d’Ingrid Kallick