
On ne peut prétendre connaître le Québec tant qu’on ne l’a pas vécu, et j’insiste sur le mot vécu. Vécu de l’intérieur, vécu sur place, vécu à l’extérieur, c’est-à-dire dehors, par grand froid, avec cet hiver qui n’en finit pas de finir et une chaleur accablante, digne des tropiques, qui nous tombe dessus d’un seul coup de façon épisodique. Parlez-en à la lectrice d’Adeline Golminc-Tronzo. Elle vous mentionnera cette humidité qui colle à la peau en fines gouttelettes. Elle vous dira combien le moindre vêtement devient trempé de sueur dès qu’il est enfilé. Elle vous dira elle aussi qu’il faut avoir vécu les extrêmes de ce pays pour comprendre. Pour comprendre cette phrase qui dit que les Québécois sont faits forts. Car il faut une certaine force, j’en suis convaincue, pour être en mesure de supporter le grand froid et la chaleur qui donne parfois la nausée.
Elle vous dira aussi de bouger le moins possible, de ne pas porter de vêtement et de sortir un ventilateur. Règles de base pour ceux qui n’ont pas l’air climatisé ou qui n’en veulent pas. Et elle vous dira aussi que rien ne vaut de l’eau bien fraîche avec une tranche de lime, et un livre.