Quelques poèmes de Carlos 2
L’amour et son temps
L’amour est privilège de gens murs
étendus sur le plus étroit des lits,
qui se change en couche ample et verdoyante
frôlant le ciel du corps e chaque pore.
C’est cela, l’amour : le gain non prévu,
la prime souterraine et coruscante,
lecture d’un éclair énigmatique,
décodage après quoi plus rien n’existe
valant la peine et le prix du terrestre
fors la minute dorée de la montre
minuscule vibrant au crépuscule.
L’amour est ce qui s’apprend en limite,
une fois achevé tout le savoir
hérité, reçu. L’amour tard commence.
Carlos Drummond de Andrade, La machine du monde et autres poèmes
*choix de la lectrice de Lajos Bruck