Lali

31 mai 2011

Quelques poèmes de Denise 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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au milieu du monde
le rêve d’amour ne ressemble à rien
chaque étreinte est une maladresse
où l’on cherche l’oubli dans le remous
dans la certitude des corps conquis
mais le ciel et le temps tournent
agitent le fond de l’âme
désormais tout s’effacera
jusqu’à ce que respirer
ne soit plus pathétique

car les corps qui frémissent
ne sont pas des statues
leurs voix bougent et s’étendent
jusqu’aux limites du paysage
dans l’écho clair du frisson
juste au-dessus des tombeaux
comme si elles avaient des ailes

Denise Desautels, L’oeil au ralenti

*choix de la lectrice d’Adriaen Thomasz Key

La valse lente de José Cardoso Pires

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:52

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Dans De Profundis, valse lente, l’écrivain portugais José Cardoso Pires (1925-1998) raconte l’accident cérébral dont il a été victime en 1995. Non pas à la manière d’un médecin, non pas à la manière d’un rescapé. Mais comme quelqu’un qui s’est dédoublé et qui s’est regardé le temps de son absence. Ce qui nous donne un récit troublant où l’auteur se réapproprie à la fois les objets (et leur utilité) ainsi que les mots. Un récit sur la fragilité de la vie, sur tout ce qu’on a acquis au fil des ans et qu’on peut perdre en quelques secondes.

Valse lente de ce corps qui se voit transporté dans un ailleurs où n’existe pas la mémoire et dont est absent le moindre point de repère. Un ailleurs, hors du temps, hors du corps, qui a duré deux semaines, et dont l’écrivain aurait pu ne jamais revenir ou à tout le moins jamais entièrement comme l’affirme son ami João Lobo Antunes, neurochirurgien dans sa longue préface intitulée Lettre à un ami-nouveau.

Un court récit (environ 70 pages) qui nous fait basculer dans le passage à vide d’un écrivain qui a pu lire et écrire à nouveau. Avec toute l’horreur que ce passage a pu provoquer chez celui qui l’a constaté après coup.

Jolis volets

Filed under: Vos traces — Lali @ 18:11

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Si jolis que Denise s’est arrêtée pour les prendre en photo!

Arrêt chez José Corti

Filed under: Scènes livresques,Signé Chantal,Vos traces — Lali @ 15:03

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Une petite pause préparée par Chantal et qui plaira sûrement à plus d’un!

Le lys du jour 7

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 11:52

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Sur ce dernier lys se termine cette jolie série offerte par Armando avant son départ pour l’Algarve. Puisse-t-il là-bas trouver d’autres merveilles dont nous profiterons tous!

Ce que mots vous inspirent 416

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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L’homme trouve la raison en lui et la sagesse hors de lui. (Victor Hugo)

*toile de William Hosner

Lilas du matin

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 7:08

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Et un parfum qui restera accroché à moi toute la journée…

À l’heure du Portugal 104

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Mafalda Arnauth interprétant Para Maria

*choix de la lectrice de l’illustratrice Cristina Bellacicco

30 mai 2011

Quelques poèmes de Denise 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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une pensée inclinée vers le monde
laisse des traces
écrire est un paysage sonore
l’œil la bouche l’épaule la main
lient les mots et les choses
je suis absorbée par es intentions de lumière
par la vie comme un geste dressé
rouge vif dans le poème

Denise Desautels, L’oeil au ralenti

*choix de la lectrice d’Ivan Formich Khrustsky

Ceux qui ne dormaient pas

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:42

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Ceux qui ne dormaient pas, c’est le titre qu’a donné Jacqueline Mesnil-Amar au journal qu’elle a tenu entre 1944 et 1946 où dans un premier temps elle raconte quasi quotidiennement comment elle vit l’attente de nouvelles alors que son mari, résistant juif, a été arrêté et dans un second temps, l’après-guerre.

Il s’agit ici de deux temps forts. Le premier : celui où elle se réfugie dans les souvenirs heureux pour faire face à l’inquiétude et à la peur. Celui où elle espère, seule ou avec d’autres jour après jour alors que de Fresnes son mari et ceux qui ont été arrêtés en même temps que lui sont transférés à Drancy avant d’être emmenés à bord dernier convoi à partir pour Auschwitz, au moment même où les Allemands quittent Paris après quelques derniers attentats. Le deuxième : celui où elle constate, où elle fait le bilan de la lâcheté des uns, de la complicité de tellement d’autres, où elle compte les morts, les siennes, mais pas que celles-ci. Ces morts, si nombreuses, tellement nombreuses et tellement atroces à mesure qu’elle découvre l’horreur dont elle ne savait rien. Il lui faut alors dire, crier, pour que personne ne ferme les yeux, pour que nul ne dise un jour que tout ça n’a jamais eu lieu.

Publié en 1957, ce livre est pratiquement passé inaperçu lors de sa sortie. Peut-être parce qu’à l’époque on voulait surtout oublier. Cinquante ans plus tard — le livre a été réédité en 2009 —, on veut maintenant se souvenir. La très belle écriture de Jacqueline Mesnil-Amar, sa façon de contrer l’angoisse et son regard sans concession font de ce récit non pas un récit de plus, mais un récit marquant de plus.

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