C’est un tapis tout banal, comme on en trouve dans les salles de bain, sans motif, sans teinte particulière. Et pourtant. Emma y puise depuis qu’elle est toute petite son inspiration. Du moins, c’est ce qu’elle croit, alors qu’elle accumule des prix pour ses dessins. Jusqu’au jour où sa mère, pensant faire une bonne action, décide de laver le tapis d’Emma, lequel sort tout rapetissé de la sécheuse et pelucheux.
Plus de tapis, plus d’inspiration. Emma jette donc ses dessins, ses crayons, ses feuilles de papier, ses prix, enfin, tout ce qui pourrait lui rappeler ce que son tapis est devenu. Mais si l’inspiration était en elle et non pas dans le tapis?
Bel album sur le pouvoir des objets, sur la signification qu’on leur prête et sur ce que nous portons en nous d’imagination, Le tapis d’Emma est un clin d’œil à ces couvertures que les enfants traînent amoureusement partout où ils vont pendant des années, même si les mères les coupent en morceaux en catimini et accusent les machines à laver de les réduire à chaque lavage…