Si chaque jour
tombe dans la nuit
il existe un puits
où la clarté se trouve enclose.
Il faut s’asseoir sur la margelle
du puits de l’ombre
pour y pêcher avec patience
la lumière qui s’y perdit.
Pablo Neruda, La rose détachée et autres poèmes
*choix de la lectrice de Gregg Chadwick
Une fois de plus, je me suis laissée gagner par un quatrième de couverture invitant, voire très invitant. Et s’il ne l’avait pas autant été, si j’avais pris la peine de lire la bibliographie de l’auteure, j’aurais fait preuve d’un peu plus de jugement et laissé le roman là où il était, quelque part dans les D de la section Romans de la bibliothèque.
Mais pour cela, il aurait fallu que je ne me laisse pas séduire par le mot théâtre. S’il n’était pas apparu dans le résumé, je me serais sans doute rendu compte qu’il s’agissait davantage de littérature romanesque n’ayant rien à envier aux livres de Danielle Steel et à ceux de la collection Passion intense de J’ai lu que d’un roman psychologique avec le théâtre pour toile de fond.
Tout ça pour dire que j’ai peu aimé le roman de Jacqueline Dana. Même si les personnages sont bien dessinés, je n’ai pas réussi à m’attacher à aucun d’entre eux. Ni l’héroïne du roman dont j’ai pourtant l’âge, laquelle a mis de côté sa passion pour le théâtre par amour et la retrouve par un des nombreux concours de circonstances qui jalonnent le roman qui, met à jour une femme qui attendait de renaître à la vie; ni sa fille, qui ne pense qu’à elle et aimait bien quand sa mère s’accommodait du rôle de potiche; ni le mari, macho de service, comme il en existe hélas encore; ni le jeune premier, prêt à tout pour arriver à ses fins. (Et je vous épargne les sanglots longs des violons.)
Mais bon. Je tenterai d’être plus vigilante à l’avenir. Même si je sais bien qu’il est facile de tomber dans le piège des quatrièmes de couverture bien tournés. Tellement facile.
C’est en sortant du bureau, boulevard de l’Assomption, qu’elle a attiré mon regard. On ne voit pas souvent une si jolie boîte aux lettres – pour ne pas dire pratiquement jamais!
Il faudrait au moins un siècle pour connaître un peu le monde et en revivre encore plusieurs pour savoir profiter de cette connaissance. (Charles-Rivière Dufresny)
*toile de Knut Ekvall
