Terre de femmes 9
Nuit d’encre
Le balancier du temps s’est déréglé
Rire
Mais qui va rire du charivari des tonnerres avariés
sous la sarabande
des pluies hystériques et la clownerie des vents aveugles?
Pillage des passions éparpillées dans le délire des maux sans âge
Liaisons fabuleuses entre l’or des éclairs
et l’opéra mensonger des orages
Pourtant j’entends une voix qui traverse le temps des ouragans
Voix de chemins neufs
Voix de clarté sauvage
Voix d’eaux vives et de sève ardente
Voix de mirages debout dans la confusion des averses
des éclats de rire des amours syncopées
et des désirs inassouvis
Il pleut des confettis de feux sonores dans la nuit d’encre
Demain les amants se réveilleront dans la plénitude
d’une aube nouvelle
Marie-Alice Théard
(dans Terre de femmes de Bruno Doucey)
*choix de la lectrice de Vilhelm Hammershoi