I left my heart in Dinant, Belgium (sur un air connu)
Jean-Marc a raison quand il dit que ma tête est ailleurs en ce moment, à des milliers de kilomètres d’ici, dans des souvenirs qui me nourrissent. Dans des images auxquelles j’ai parfois peur de trop m’accrocher, même si je sais que sans elles, sans la pensée que je retrouverai la Belgique l’an prochain, je serais sûrement moins vivante. Oui, bien entendu, je serais fonctionnelle. J’irais travailler, je ferais ce que j’ai à faire, je me poserais moins de questions. Mais surtout, je rêverais moins. Enfin, je crois. Mais peut-être aussi rêverais-je à autre destination que la Belgique. Or, c’est à la Belgique que je rêve. À mes amis belges qu’il me tarde de revoir ou de connaître enfin. À des paysages et des villes. À des promenades et au partage.
Et alors que je me faisais une telle joie il y a encore quelques mois de repartir, tout cela bien avant que ma vie change du tout au tout, c’est maintenant, depuis quelques jours, que je réalise encore plus le manque. Je ne suis pas en cette minute là où mon cœur est.
Car il est là-haut, à la citadelle de Dinant, depuis un an. Non pas parce que c’est là, fort probablement, que je suis tombée amoureuse, car ce n’est que plus tard que je ne l’ai compris. Mais pour ce sentiment de plénitude qui m’avait envahie.
Il y a, dans mon parcours, de nombreux instants où j’ai vécu ce sentiment. Ici ou ailleurs, seule ou pas, devant une toile ou un paysage, en pleine session d’écriture ou en parcourant les mots des autres, en savourant un plat ou en humant des parfums. Oui, ils sont nombreux ces moments où j’ai ressenti cette sorte de plénitude. Mais aucun de ces moments de grande sérénité, de bonheur et de paix avec moi-même, ne ressemble à aucun autre. Chacun d’eux a sa couleur. Et Dinant sera à jamais un des plus marquants.