Lali

11 octobre 2013

Morceaux de ciel 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

À la même heure du soir un mot
s’efface, un

autre et c’est chaque soir comme un peu
de moi qui meurt

car il suffit
qu’une chose n’ait plus de nom

pour que toute la phrase du monde
se défasse

et la mémoire ne peut
rien et c’est chaque soir comme si

ce peu de moi bougeait chaque fois
moins, bougeait encore.

Claude Esteban, Morceaux de ciel, presque rien

*choix de la lectrice d’Adolphe von Menzel

Ava et son père

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:32

Vous arrive-t-il d’avoir un vrai de vrai de gros coup de cœur pour un livre? De temps en temps? C’est la même chose pour moi. Je n’ai pas souvent d’énormes coups de foudre, mais là c’est le cas. C’est que je viens juste de terminer la lecture de Comment j’ai connu papa, un roman de Séverine Vidal pour les 8 à 12 ans, lequel met en scène Ava, dix ans, et son papa dont elle vient tout juste de faire la connaissance, alors qu’il a toujours été là. Pas loin. À la regarder jouer au parc. À tout savoir d’elle sans qu’elle le sache, car Josefa, sa tante, a été en contact avec Antoine toutes ces années où Hélène a raconté à Ava que son père vivait en Australie et qu’il l’avait abandonnée enceinte. Même si ce n’était pas tout à fait la vérité.

L’Australie était bien pour quelque chose dans l’histoire. Antoine y a passé quelques semaines de vacances. Avant son départ, Hélène et lui se voyaient. S’aimaient peut-être. Mais Antoine a rencontré Mary en Australie. Et Hélène a choisi de taire sa grossesse et de disparaître. Quand il a appris l’existence d’Ava par l’entremise de Josefa, sa fille avait trois mois et pour Hélène, pas question que celui qui lui avait préféré une autre ait des droits sur SA fille.

Antoine a donc regardé sa fille grandir. Sans jamais manifester sa présence sinon que par une peluche supposément offerte par Josefa, mais qui, en réalité, venait de lui. Sans jamais même tenter de modifier la situation. Se disant que la vie se chargerait bien de réunir père et fille. Un jour.

Et ce jour est enfin arrivé. Ava a en effet tellement questionné sa tante que celle-ci a fini par lâcher le morceau. Et père et fille se rencontrent enfin. S’apprécient. S’aiment.

De plus, Antoine est parfait. Tout ce dont elle a toujours rêvé.

Mais comment avouer à Hélène qu’elle connaît enfin son père, qu’elle a un demi-frère et une demi-sœur, qu’elle s’entend bien avec la femme de son père et qu’elle veut même partir en vacances avec eux tous?

Grâce à l’humour, Séverine Vidal réussit à désamorcer un sujet grave, celui des enfants qui ne connaissent pas leur père. Et cela donne un beau livre, un très beau livre, auquel on pourrait reprocher des gens trop parfaits, trop accueillants. Mais pourquoi le faire et bouder son plaisir?

Au courrier d’hier…

Filed under: La carte postale du jour,Petits plaisirs — Lali @ 14:05

Une carte postale de la George Peabody Library de la John Hopkins University, à Baltimore.

Moi, ça me fait rêver…

Et vous?

Ce que mots vous inspirent 1032

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Toutes les plaies se referment.
Ce sont les cicatrices qui nous les rappellent.
Et si la douleur est moins vive,
Elle n’en demeure pas moins profonde.

(Antoine Rouaud)

*toile de Simonides