Les vers de Joachim 3
Tu mues
dans le savoir
des porteurs d’âmes
Voyageur qui vit
meurt hors de toi
Tu es l’écume
des frontières du prochain retour
Joachim Kaboré Drano, Silmandé ou la peau du vent
*choix de la lectrice de Kerop Sogomonyan
Tu mues
dans le savoir
des porteurs d’âmes
Voyageur qui vit
meurt hors de toi
Tu es l’écume
des frontières du prochain retour
Joachim Kaboré Drano, Silmandé ou la peau du vent
*choix de la lectrice de Kerop Sogomonyan
Certains livres sont si beaux, si empreints d’humanisme qu’on aurait envie qu’il y en ait davantage comme eux. C’est le cas du très bel album que signe la Polonaise Iwona Chmielewska, Le journal de Blumka, lequel relate la vie de tous les jours à l’orphelinat fondé par le pédiatre Janusz Korczak. Grand défenseur des droits des enfants bien avant l’existence de la Déclaration des droits des enfants de l’ONU, laquelle date de 1959, Janus Korczak a suivi les enfants dans la mort. En effet, pas question d’abandonner ces petits pour lesquels il s’était battu, ces orphelins qu’il avait aimés, écoutés, respectés et encouragés à devenir meilleurs, à l’heure où un train vers Treblinka les attendait pour leur ultime voyage.
Cette histoire nous est racontée par Blumka, laquelle, en toute simplicité et avec ses mots d’enfant, nous parle de ce qu’elle vit, de ce qu’elle ressent, des autres enfants, de leurs habitudes, des remarques que leur adresse le médecin afin de faire d’eux des adultes tolérants et humains. Elle nous est aussi racontée en images, Iwona Chmielewska étant aussi illustratrice, grâce à des illustrations toutes douces eu un peu vieillottes pour respecter l’époque, des illustrations où domine le bleu.
Cela donne un album exceptionnel, une belle initiation au respect auquel tout enfant a droit, peu importe l’endroit où il est né, nonobstant la religion dans laquelle il est élevé et les conditions sociales de sa famille. Un album qui a une vision tout autant qu’un propos. Un album que tout enseignant du primaire devrait avoir dans sa classe. Entre autres.
Car Le journal de Blumka est, à mes yeux, un album essentiel.
Juste quelques photos, question de mettre en valeur le jour des citrouilles, des sorcières, des squelettes et des fantômes.
Le passé est éternel, c’est le présent qui passe, le présent qui fuit et qui s’efface. (Thomas B. Reverdy)
*toile de Daniela Skrein
Halloween : la journée idéale pour découvrir les illustrations de la Danoise Katrine Clante, qui a imaginé cette sympathique lectrice-sorcière!
le ciel me regarde
les yeux ouverts
le sol me contemple
les yeux fermés
Que mon allure casanière
près de la prairie
s’entende
s’évade
dans la brise du soir
Joachim Kaboré Drano, Silmandé ou la peau du vent
*choix de la lectrice d’Andrei Dorokhin
Comme Eva Kavian fait partie des rares écrivains en mesure de m’émouvoir à tous les coups, qu’elle écrive de la fiction pour les jeunes ou les adultes, ou de la poésie, j’ai du mal à être objective quand il m’arrive de parler de ses livres.
Je me suis donc plongée dans La conséquence de mes actes, son plus récent roman destiné aux adolescents, en sachant qu’il allait me plaire, peu importe ce que l’écrivaine belge — que je me promets de rencontrer un jour — allait me raconter. Or, il ne m’a pas fallu plus de deux pages pour que je mette tout de côté et dévore sans presque m’arrêter La conséquence de mes actes, qui relate avec beaucoup de sensibilité et d’humour, deux caractéristiques propres à tous les livres d’Eva Kavian, ce qui est arrivé dans les derniers mois à Homère Kisch, presque seize ans. Des événements dont il est le seul responsable (à part le départ de sa mère), d’où le titre du roman.
La conséquence de mes actes, c’est aussi le thème imposé pour son devoir de vacances de français. Comme si tout s’additionnait pour que l’adolescent fasse le bilan de sa vie. Aîné d’une famille de quatre enfants passablement plus jeunes que lui, Homère, accro à l’ordinateur et aux gazouillis (tweets, pour les francophones hors Québec), voit les événements s’enchaîner à toute vitesse dès la création d’un profil pour son père sur un site de rencontres. Le bibliothécaire et spécialiste de mythologie, qui a donné à ses enfants des prénoms rares (Homère, Ulysse, Priam et Cassandra) a, maintenant qu’il semble avoir réussi à organiser sa vie après sa séparation (sa femme étant tombée amoureuse d’une des amies du couple), l’envie de voir s’il est encore potentiellement attirant pour la gent féminine.
Eh oui! C’est même l’orthodontiste du jeune garçon qui va jeter son dévolu sur son père. Misère de misère! Et ce n’est là que le début des ennuis… Et même d’une montagne de problèmes de toutes sortes qui font faire réaliser à Homère à quel point il faut savoir mesurer la portée de certains gestes.
Cela donne un roman où la tendresse et l’amour viennent à bout de conflits, de méprises et d’erreurs de calcul, qui trouvent leur issue dans quelques scènes souvent humoristiques. Pour le plus grand plaisir des lecteurs qui ont été conquis par la spontanéité de cet Homère bien de sa génération.
La conséquence de mes actes : un héros attachant, une écriture alerte, un roman irrésistible.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
Et pour terminer cette série dédiée aux mosaïcultures du Jardin botanique de Montréal, l’arbre aux oiseaux, une des plus belles pièces de cette exposition.
N’est-ce pas que nous avançons certains jours comme si nous avions des ailes aux pieds et qu’avec un peu de foi nous pourrions rejoindre les oiseaux au-dessus des maisons? (Robert Lalonde)
*toile d’Angel Botello
Surgi de nulle part
de près tu disparais
Allant nulle part
de loin tu apparais
Joachim Kaboré Drano, Silmandé ou la peau du vent
*choix de la lectrice de Pierre Poli