Les mots de Louise W. 5
Loin en nous, le bleu. Il glisse comme l’obscurité, le silence le plus ouvert.
Il nous conduit.
Louise Warren, La pratique du bleu
*choix de la lectrice de Beau Wild
Loin en nous, le bleu. Il glisse comme l’obscurité, le silence le plus ouvert.
Il nous conduit.
Louise Warren, La pratique du bleu
*choix de la lectrice de Beau Wild
Les trois quarts du livre vous passionneront alors que le héros imaginé par l’écrivain néerlandais Harry Mulisch, un écrivain de passage à Vienne afin de rencontrer journalistes et lecteurs, profite de cette tournée pour parler du projet qu’il a en tête mais qui n’est pas encore mûr, parce qu’il n’a pas encore trouvé le filon. Ce projet, c’est une fiction autour de celui à propos duquel on a peut-être le plus écrit au XXe siècle sans pour cela arriver à expliquer qui il était et la raison de ses actes, Hitler.
Parce qu’il a fait mention de cette idée qu’il lui reste à construire et à écrire dans une entrevue qu’il a donnée et qui a été diffusée à la télévision, le voilà témoin auditif d’une histoire qui lui est racontée par un couple âgé qui l’a invité chez lui. Une histoire qui met en scène le couple, il va sans dire, mais aussi et surtout l’énigmatique Hitler, puisque selon leurs dires ils auraient élevé le fils qu’Eva Braun aurait eu de son amant comme s’il avait été leur propre fils. Un secret bien gardé que l’écrivain ne devra jamais dévoiler du vivant de ceux qui le lui ont transmis.
Fort de ce qu’il vient d’apprendre, il rentre à son hôtel. Ne prenant pas le temps de réaliser ce qu’il vient d’apprendre, même pas en état de choc, il sort son dictaphone et en moins de temps qu’il n’en faut pour la plupart d’entre nous pour confirmer un rendez-vous par courriel il élabore une thèse sur Nietzsche et Hitler, en faisant le tour de tous les philosophes et penseurs marquants, pour expliquer le ceci et le cela, et surtout pourquoi a été commis l’irréparable.
C’est là que j’ai totalement décroché. Autant j’avais aimé le roman jusqu’au retour à l’hôtel, autant à partir de là j’ai perdu tout intérêt. Pas que j’aie quelque chose contre les théories et la philosophie. Mais parce que ces théories sont venues instantanément (alors que le héros aurait dû être dans un tel état de choc qu’il aurait dû avoir du mal à réfléchir), qu’elles sont de plus venues clôturer un roman qui aurait eu plus de logique sans celles-ci et sans qu’on en liquide la fin en deux temps trois mouvements en glissant des extraits du journal intime d’Eva Braun, suivis de la mort de l’écrivain.
Dommage qu’un si beau sujet — qui aurait pu être développé autrement, notamment sur toute la question d’un secret qui doit être ou non gardé quand il concerne un personnage dont on parlera encore dans 100 ans — n’ait pas connu un déploiement à la hauteur du projet annoncé. Oui, dommage.
Le Gaillac de Lou dont elle affectionne chacune des pierres, celles des maisons plus ou moins anciennes comme celles de l’abbaye, qu’elle nous donne à voir le temps de quelques photos…
Elles s’appellent Lyne Fortin, Karina Gauvin, Suzie Leblanc, Marie-Nicole Lemieux et Diana Soviero et comptent parmi les plus belles voix du Québec.
Chacune d’elle a laissé sa marque partout elle s’est fait entendre, chez nous comme ailleurs, sur les plus grandes scènes ou les plus intimes, ce qui a donné l’idée aux disques Analekta de les réunir en 2002 le temps d’un album intitulé Belle voci où elles interprètent certains des plus beaux arias du répertoire lyrique. Un album auquel j’ai pris grand plaisir, ce qui me donne envie de vous offrir, afin de débuter la semaine du bon pied, La cantate du café de Jean-Sébastien Bach, dans la voix de Suzie Leblanc.
On est tous à la recherche d’une frontière, une ligne claire entre le rêve et la réalité. (Tahar Ben Jelloun)
*toile de Montse Almonacid Cebrian