Pour l’un, la chose est aride. Il lui faut réfléchir longtemps, ouvrir parfois le dictionnaire des rimes ou celui des citations pour qu’il soit lancé. Et encore. Pas toujours. Il est souvent là, prostré, à attendre en vain sa muse. Avec des mots sur le bout de la langue, sur le bout du cœur, sur le bout de sa plume. Mais l’éclair ne jaillit pas.
Pour l’autre, les mots vont presque trop vite pour sa plume, pour son esprit, pour le texte longtemps cogité. Il n’a jamais de moments où la page blanche se refuse à révéler ses secrets. Ou si ça arrive, il ne reste pas prostré devant elle à attendre. Il fait autre chose. Il n’écrit que quand il a envie d’écrire, quand les mots sont déjà là, dans sa tête, prêts à noircir le papier.
Et pourtant, les écrivains de Gregory Eanes se ressemblent. Plus qu’ils ne le croient. Non pas dans leur façon de faire. Mais dans leur passion pour les mots, dans leur besoin de dire. Ce genre de choses qui ne s’explique pas toujours, mais qui prend beaucoup de place dans la vie des deux écrivains.