Lali

1 février 2008

Dans la voix de Viktor Lazlo, une sorte de légèreté fluide

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 23:16

viktor_lazlo

Des biscuits au beurre de pinottes, du lait au chocolat et le nouvel album de Viktor Lazlo, Begin the Beguine. Ne me dites pas que la vie est triste avec un tel programme!

« Je sens bien que ma vie est ailleurs à l’aube d’un regard » dit-elle dans Ailleurs qui, à mes yeux, est de toutes les chansons de cet album, celle que je préfère et qui me touche le plus. Même si j’ai aussi un faible pour Sans dire je t’aime et Tu peux pas savoir.

J’aime décidément beaucoup cet album, un album qui raconte des histoires sur divers tons, avec dans la voix une sorte de légèreté fluide. Un album qui dégage une sorte de grâce. On ne peut s’incliner que devant un tel talent.

Le bruit des pages

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:00

shane_m

Et dans le silence de sa nouvelle vie toute récente, elle écoute le silence. Ce silence qui lui a tant manqué. Ce silence comme un bonheur incomparable. Ce silence si léger. Ce silence auquel elle a tant aspiré toutes ces années de déchirements et de reproches.

Et dans le silence de sa nouvelle vie, la lectrice de Shane McDonald tourne les pages d’un livre comme elle a tourné la page sur ce qui n’avait plus lieu d’être. Et le bruit des pages est pour elle la plus belle des mélodies.

Celle qui oublie le bruit de la neige durcie sous ses pas

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:47

severin_grande

Y a-t-il derrière les fenêtres de la lectrice de Severin Grande la même tempête qu’il y a chez moi, avec le vent qui siffle et le verglas qui cogne aux carreaux? Si oui, elle ne semble rien entendre. Est-elle si absorbée par son guide sur les îles des Antilles qu’elle n’entend rien que le bruit des vagues? Peut-être est-elle déjà en train de laisser ses orteils s’enfoncer dans le sable, oubliant les crouch crouch que font les bottes sur la neige durcie?

La lectrice attendrie

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:24

capewell

Ça l’attendrit toujours de voir endormi, le journal à côté de lui. De savoir que le lecteur de Vel Capewell n’a pu quitter la pièce où elle lit aussi. De savoir qu’il aura mal à l’épaule parce qu’il s’est bêtement laissé gagner par le sommeil sur son sofa, alors qu’il aurait pu aller au lit. De savoir qu’il l’attend et qu’il ne lui sert à rien d’aller seul dans leur chambre, alors qu’elle massera l’épaule endolorie, parce qu’il aura voulu rester près d’elle.

Ça l’attendrit toujours de tourner les pages en entendant sa respiration, de le savoir là. Elle l’a attendue si longtemps.

Ces objets presque inutiles

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:26

bayes

J’ai un plateau comme celui de la lectrice de Walter John Bayes. Un plateau qui me permettrait de lire au lit en déjeunant. C’était d’ailleurs le but quand je me le suis offert il y a une dizaine d’années. Mais combien de fois a-t-il servi? Cinq? Moins? Il est là, trônant sur le frigo, en attente que j’en fasse usage. Mais je n’y pense tout simplement pas. Et probablement ai-je ainsi multitude d’objets amassés au fil des ans qui ne servent jamais. Et chaque fois que je les vois, ou je me dis que je devrais les utiliser, ou alors les donner. Et ils restent là, sur la tablette du haut ou difficilement inacessibles. Mais peut-être est-il enfin temps de donner vie à ce plateau… Demain matin?

On nous avait dit tout ça

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:30

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largo 2

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Toutes ces toiles, toutes ces sculptures nous offrant des lecteurs, des lectrices, tournant les pages ou les livres posés près d’eux, échangeant des lettres, ont quelque chose de rassurant. On nous avait tellement dit qu’il n’y aurait plus de livres, que plus personne ne prendrait le temps d’envoyer des lettres manuscrites. Oui, on nous avait dit tout ça.

Or, qu’un sculpteur, comme Largo, dont la source d’inspiration est constituée de scènes du Far West, se laisse séduire par de jeunes lecteurs, a l’heur de me faire sourire. Et de me donner à croire une longue vie aux livres et à ceux et celles qui lisent.

Les vêtements d’été

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures,Petits plaisirs — Lali @ 6:50

mary_p

Je suis toujours étonnée de voir à quel point les gens organisent leur vie de telle façon que les jours coulent sans surprise. Je pense à ceux, notamment, qui, dès les premiers signes de l’automne, rangent les vêtements d’été, alors que les miens ne sont jamais hors saison. Pourquoi ne pourrais-je pas, comme le fait la lectrice de Mary Powell, porter mes vêtements légers de juillet en plein hiver, puisqu’il fait chaud chez moi? Tant pis pour ceux qui ne le font pas… Ils passent à côté du plaisir.

J’aime croire que…

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 6:36

lamontagne

J’aime croire que ce ne sont pas des habitudes, que je ne me plie pas à la routine, que ces petits détails qui reviennent jour après jour font davantage partie d’un rituel ou du monde des petits plaisirs. Qu’il s’agisse du café du matin. Qu’il s’agisse de ma galerie de toiles dans laquelle je me promène. Qu’il s’agisse de ma baignoire pleine de bulles. Qu’il s’agisse des CD dont je ne me lasse pas. Qu’il s’agisse du Earl Grey auquel je reviens toujours même si je me laisse tenter par multitude de thés. Qu’il s’agisse de la montagne d’oreillers dans mon lit. Qu’il s’agisse de ce pays que je fais vivre et qui me fait vivre.

Oui, j’aime croire que je fais tout non par habitude, mais parce que j’ai envie de le faire. Et j’aime croire que pour la lectrice de Michele LaMontagne Hausman, il en est de même.

Ces morceaux d’elle

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:09

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Il y avait tous ces morceaux d’elle éparpillés au fil des ans. Des morceaux qu’elle avait, la plupart du temps, livrés du bout des lèvres, à demi, si jamais elle en faisait part. Des morceaux qu’elle gardait pour elle, précieusement, de peur qu’on ne les lui abîme, comme on l’avait fait de quelques rêves et du quotidien. Sans les dissimuler, elle ne les dévoilait pas non plus. Car, quand elle s’y était aventurée, elle avait vu des sourcils se lever ou entendu des remarques désobligeantes.

Il y avait tous ces morceaux d’elle réunis en elle. Des souvenirs, des idées, des images, des parcelles de sa propre vérité, des attentes qu’elle disait parfois inutiles. Et tout ce qu’elle aurait voulu partager.

Il y avait tous ces morceaux d’elle qui faisaient qu’elle était elle. Qu’elle était la lectrice de Jacques Joseph dit James Tissot, endormie sur un fauteuil, livre à la main, rêvant à elle-même, et sûrement à l’éventualité qu’un jour elle puisse sous le regard de quelqu’un déposer peu à peu sur la table des morceaux d’elle. Qu’on regarderait avec tendresse et non avec curiosité ou de façon soupçonneuse.

Il y avait tous ces morceaux d’elle qu’elle conservait pour elle. Sans savoir que le jour viendrait où elle pourrait être totalement elle, et libre d’être elle, dans toute sa plénitude, pour qu’elle les donne en partage. Petit à petit, en toute confiance. Et si elle rêve encore à elle-même, à ces morceaux d’elle en elle, elle rêve aussi à celui qui s’émeut de tous ces morceaux.