Lali

21 août 2014

Les vers d’Odelin 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

HARRISON (Blake) - 15

Pourquoi

Tu sèmes des rêves qui ne germent pas.
Les nuits ouvertes
mouillent le chemin de ta voix
et trouvent l’écho de mon registre
sur la trace de notre légende.
Nous surgissons de nos jouissances
l’écume de nos vies éblouit les étoiles.
Un arc-en-ciel de colombes s’envole
quand je retiens ton sommeil entre mes draps
calciné par l’été.
J’ouvre mes bras
et te garde dans un bercement
qui fait de ton corps le visage de mes nuits.
Entre mes mains as de mirages
ce prodige a filé le métal de nos épreuves.
Je t’offre la transgression insomniaque du réel
un sentier en dehors de la mélancolie.

Odelin Salmeron, L’alphabet des étoiles

*choix de la lectrice de Blake Harrison

Tout n’est pas bien qui finit bien

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:13

saccades-maude-poissant

Avec Saccades, Maude Poissant nous invite à visiter des époques, des lieux et des personnages, dans des nouvelles fort différentes les unes des autres, parfois écrites au « je », une fois au « tu » adressé à soi. Femmes comme hommes y sont dépeints avec précision tout en laissant place beaucoup de place à l’imagination du lecteur grâce à des instantanés figés dans le temps. L’avant compte peu, l’issue est parfois floue; ne compte que ce qui se passe entre la première et la dernière ligne de chacune des nouvelles de ce recueil qui trouve son uniformité dans le titre.

Une saccade étant un mouvement brusque, irrégulier, parfois incontrôlable, le lecteur va d’une saccade à l’autre, ne sachant vers quel destin il sera entrainé, devinant parfois, mais pas toujours, où veut le mener l’auteure. Cela donne un recueil parfois déboussolant, mais habilement construit, Maude Poissant prouvant en quelques pages à quel point elle aime — elle en fait la pierre angulaire de son écriture — et maîtrise la forme brève.

De plus, la jeune auteure sait jouer avec les niveaux de langue. On le constate dans « Sweet innocent thing », où anglais, français et anglicismes se mêlent joyeusement sans détonner. On le remarque aussi dans « Vertige » dans l’usage de cette langue de l’Église des plus justes et dans « Salut, La Saline » où dans l’histoire elle-même racontée par l’une des deux sœurs s’intercale l’histoire de leurs ancêtres que leur père leur racontait soir après soir.

Maude Poissant ne fait pas dans la dentelle. Chacun des personnages évoqués ici veut sortir de la situation dans laquelle il est emprisonné, qu’il en soit responsable ou qu’il la subisse. C’est l’heure de prendre le large, de couper le cordon ombilical, de fuir à toutes jambes, de se prendre en main, de changer le cours des choses. Quelques heures avant, c’était trop tôt. Tout à l’heure, il sera trop tard, les chances de réussir seront passées. Or, penser être en mesure de passer d’une vie à une autre et oser tenter de le faire ne garantissent pas que tout cela mènera au succès.

Sans être un recueil noir, loin de là, Saccades relève davantage du réalisme que du « tout est bien qui finit bien » qui aurait gâché des chutes volontairement esquivées ou des constats d’échec, en même temps qu’il révèle une auteure qui n’hésite pas à s’aventurer hors des sentiers battus et à se glisser dans la peau de personnages qui n’ont rien à voir les uns avec les autres.

Maude Poissant : une auteure à suivre.

Texte publié dans

À l’orée de ton cœur

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Elodie Coudray

La carte postale — ayant pour titre À l’orée de ton cœur — que m’a envoyée Anne-Marie de Belgique a été pour moi l’occasion de faire connaissance avec le travail d’Élodie Coudray. Une autre preuve que les cartes postales sont des ouvertures sur le monde.

Ce que mots vous inspirent 1254

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

CARAUD (Joseph) - 5

La plupart des hommes sont comme la pierre d’aimant : ils ont un côté qui repousse et un autre qui attire. (Voltaire)

*toile de Joseph Caraud