Les vers d’Anise 5
Il existe des mots errants
sans maître
répétés de voix en voix
de langue en langue
mais dont le cri
est plus fort que nous
Anise Koltz, La terre se tait
*choix de la lectrice de Shaun Ferguson
Il existe des mots errants
sans maître
répétés de voix en voix
de langue en langue
mais dont le cri
est plus fort que nous
Anise Koltz, La terre se tait
*choix de la lectrice de Shaun Ferguson
On laisse si peu de traces derrière soi. Si peu de marques de notre passage dans la vie de ceux qui ont compté. Du moins le croyait-elle il y encore une minute. Juste avant qu’une photo d’une autre époque ne s’échappe du roman dont elle pensait relire certains passages.
Son sourire rêveur a alors creusé les fossettes de ses joues. La scène venait de jaillir de sa mémoire. Comme si plus de trente ans ne s’étaient pas écoulés depuis ce jour de juillet où, timidement, elle lui avait tendu le paquet, attendant le verdict. Avait-elle fait le bon choix? Elle ne connaissait rien aux nœuds papillon, lesquels étaient entrés en désuétude depuis belle lurette. Mais elle savait une chose. Il était fait pour en porter.
Et il n’a pratiquement porté que cela depuis ce premier nœud papillon. En cuir rouge. Ce premier qu’il a dû donner ou jeter depuis. Après tout, plus de trente ans ont passé.
On laisse peu de traces derrière soi. Mais on en laisse tout de même, se dit-elle, en insérant la photo entre deux pages.
*toile d’Emily Bobovnikoff
J’ai toujours aimé les phares. La carte envoyée d’Allemagne par Liane m’en fait découvrir de nouveaux.
Il y a deux choses que l’expérience doit apprendre : la première, c’est qu’il faut beaucoup corriger; la seconde, c’est qu’il ne faut pas trop corriger. (Eugène Delacroix)
*toile de Paul Delaroche