Et peut-être qu’un jour ils leur ressembleront. Ou jamais. Eux qui n’ont jamais été un couple au sens propre du terme. Eux qui n’ont jamais été que des amants. Et probablement plus encore des amis. Unis par la complicité de ceux qui ont trente ans, non pas de vie commune, mais d’histoire. Décousue. Dont le fil, pourtant, tient encore solidement.
Et probablement qu’elle aurait pu ressembler à la femme du tableau. Qu’elle y a même rêvé. Il y a longtemps. Il y a plus de trente ans. Quand elle était amoureuse de lui. Tellement amoureuse.
Il lui ressemble déjà un peu. Je sais qu’il lui arrive de rêvasser. Le temps d’entrer dans la toile où il l’imagine. En sachant qu’il est trop tard pour tout ce qui n’a pas eu lieu. Car la tendresse a pris le pas sur le désir. Du moins pour elle.
Ils leur ressemblent. Malgré tout. Un peu. Parfois. Quand leurs doigts se nouent à nouveau. Par hasard. Par habitude. Et parfois, par désir. Même si elle le niera.
*toile de Georgette Agutte