Lali

20 janvier 2014

Les ombres lasses 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

La poésie est un fracas
marée jetée
sur les pierres du temps

Imagine un souffle
chargé de pluie
balayant les idées mortes

Reste la fracture
des certitudes
un regard absolu
devant une écuelle vide

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice de Marie Seymour Lucas

Beaucoup d’humour ne suffit pas

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:15

cher t

Il y avait quelque chose de frais et de divertissant dans Désespérés s’abstenir, le premier roman d’Annie Quintin, paru en 2011. Quelque chose qui avait réussi à séduire la non-lectrice de chick lit que je suis, si bien que je l’avais lu d’une traite.

La suite, Cher trou de cul, est d’un tout autre registre. L’humour est toujours là, mais il a la saveur du déjà goûté. Quand débute le roman, Clara la chasseuse de têtes vient d’être larguée par son beau musicien qu’elle considérait comme l’homme de sa vie. Et par Internet, en plus! Inutile de préciser que Clara prend très mal la chose (vous l’aurez sans doute deviné grâce au titre).

Vous découvrirez le reste au fil des pages alors que la fille décidée, croisée dans Désespérés s’abstenir, cesse d’être un battante. Pour une histoire qui a duré 72 jours. Pas plus. Si bien que ce personnage qui m’avait plu m’a profondément agacée ici, malgré le talent d’Annie Quintin quand il s’agit de raconter la course à l’homme parfait.

Quand tout ce qu’on voudrait, c’est qu’il ne soit plus son point de repère, son unité de mesure à laquelle tous les autres se trouvent immanquablement comparés en n’étant pas à la hauteur, en n’étant qu’une infime fraction de l’original, affirme Clara, laquelle ne cesse de basculer entre l’envie de détester Damien et de lui dire sa façon de penser et celle d’espérer son retour.

Cela donne lieu à des courriels commençant par « Cher trou de cul » qu’elle n’envoie jamais et à la création d’une quantité de profils sur un site de rencontres, car Clara a l’intention de ne pas faire partie des laissées pour compte très longtemps. Mais les désespérés du premier tome sont toujours vivants et plus nombreux que jamais, d’où sa grande entrée sur les médias sociaux, pensant (re)trouver là un cercle de gens avec qui elle aura des atomes crochus.

En fait, Clara ne sait plus où se jeter. Elle n’est qu’une désespérée de plus qu’on voudrait brasser un peu afin qu’elle redevienne elle-même et cesse d’être cette fifille agaçante.

Le roman d’Annie Quintin ne manque pourtant pas d’humour et l’auteure a le sens du rythme, des situations et des dialogues. Les amatrices du genre devraient donc y trouver leur compte malgré les longueurs, l’interaction entre les deux voix narratives (celle de Clara et celle de l’auteure) qui manque de cohésion, les allers et retours dans le temps qui donnent lieu à des redites et quelques clichés qui ont la vie dure.

Texte publié dans

Tableaux d’une exposition

Filed under: Petits plaisirs — Lali @ 12:57

bella

S’est terminée hier au Musée des beaux-arts de Montréal la magnifique exposition Splendore a Venezia : art et musique de la Renaissance au Baroque à Venise. L’occasion d’aborder cette ville qui fait rêver certains (dont moi) par des tableaux, notamment celui de Gabriel Bella (1730-1799), Vue des magnifiques décors et illuminations du Teatro San Samuele. D’instruments de musique. De partitions. D’extraits filmés d’opéra. De vêtements. D’une gondole. Et de l’Autoportrait au madrigal de la Tintoretta (1560-1590) que je rêvais de voir.

Maintenant, je rêve encore plus de voir Venise.

tintoretta

Ce que mots vous inspirent 1101

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

ROCKWELL (Norman) - 10

Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir. (Arthur Schopenhauer)

*illustration de Norman Rockwell