Tache d’or 3
Ma main
offre les mots
que mon corps
accablé
lui confie
Liés
les mots
portent
le poids de vivre
Micheline La France, Tache d’or au fond de l’œil
*choix de la lectrice d’Helena Wagenaar
Ma main
offre les mots
que mon corps
accablé
lui confie
Liés
les mots
portent
le poids de vivre
Micheline La France, Tache d’or au fond de l’œil
*choix de la lectrice d’Helena Wagenaar
Certains albums sont une telle réussite qu’il est impossible de savoir si le texte a précédé l’illustration ou le contraire tant l’un et l’autre se complètent et se répondent. Tel est le cas de l’album écrit par Laurence Fugier et illustré par Isabelle Carrier, De l’autre côté.
Sans nommer les lieux, sans indiquer non plus à quelle époque se déroule l’histoire, l’album réussit à parler d’une réalité que d’aucuns associeront fort probablement à Berlin, parce que la plus évidente, mais qui est aussi celle de Beyrouth et de Varsovie à une certaine époque et de quelques autres villes. Alors que celles-ci étaient divisées par un mur ou qu’une partie de la ville était isolée du reste par des murs ou des barricades, la communication était difficile, et même parfois inexistante.
Pour que les choses changent, il a suffi qu’un ballon franchisse le mur malgré les interdictions. Que deux enfants décident de faire connaissance au moyen d’un ballon qui remplace les lettres et les conversations téléphoniques. Et que a vie leur donne la chance de se rencontrer et de se reconnaître grâce aux dessins sur le ballon quand le mur est un jour détruit.
On peut — on doit — y voir là une analogie avec les barrières de toutes sortes qui séparent adultes et enfants qui vivent pourtant près les uns des autres, mais qui ne se parlent pas par faute de méconnaissance de l’autre ou de perception déformée, d’où le message universel que porte De l’autre côté.
Un album sensible, et historique comme philosophique, qui donne envie d’abolir toute forme de frontière.
S’il y avait davantage d’heures dans une journée, serais-je en mesure d’en consacrer une au scrapbooking? Je ne sais pas.
Mais je sais par contre que le travail de Paula Castells me plait beaucoup.
Voilà six jours qu’il a écrit son texte. Dès qu’a été accrochée la toile de la semaine, en fait. Sauf qu’il ne l’avait pas relu. Heureusement, il a vingt-quatre heures devant lui pour le faire.
*toile d’Anton Losenko