Baie de feu 5
dans la toundra hirsute de mes poils
la cordillère de tes seins
jusqu’au Sahara de nos bouches ouvertes
attrapons le chaud du vent
basculons dessous
le drap dressé sur tes genoux
dans la vanille de tes aisselles
marais de pluie
ton sein gauche fait l’île
mes deux mains la lente marée
à l’aveuglette
nous contournons
les architectures de la nuit
avenir et passé
tous les ghettos de la mémoire et du rêve
d’un coup s’effondrent
ensemble nous relevons la tête
buvant le presque froid du vent
à la source de la nuit
Robert Lalonde, Baie de feu
*choix de la lectrice de Zhang Donghong