Les vers d’Anna 5
On ne sait pas se dire adieu;
On traîne, la main dans la main…
Et le soir tombe peu à peu.
Tu es rêveur et je ne dis rien.
Une église. On entre pour voir.
Épousailles, baptêmes, deuil…
On sort sans échanger un regard —
Oui, tout va de travers pour nous seuls.
Au cimetière nous nous asseyons
Dans la neige froissée, en soupirant
Et tu traces avec ton bâton
Le palais où nous serons ensemble.
Anna Akhmatova, Anthologie
*choix de la lectrice de Maurice Asselin