
(photo : Lyne Jones)
« La littérature jeunesse permet d’aller dans toutes les directions. » C’est ce qu’affirme d’emblée Alessandro Cassa, qui vient de signer son premier roman jeunesse, Le professeur Acarus Dumdell et ses potions incongrues. Pourtant, il n’a fait que cela toute sa vie, emprunter tous les chemins.
Architecte de formation, Alessandro Cassa ne s’est jamais limité à pratiquer jour après jour ce qui demeure sa première passion et son gagne-pain. Mais la tentation de franchir la barrière et la curiosité n’ont cessé de pousser l’écrivain, qui habite le Suroît, à une heure de Montréal, à devenir un véritable touche-à-tout de la création.
Littérature pour adultes (deux romans à ce jour), cinéma (son court métrage Double espresso a été présenté au 59e Festival de Cannes), muséologie (divers postes au fil des ans dans ce domaine), architecture, chacune de ces activités a attisé l’imagination d’Alessandro Cassa pour qui écrire pour les jeunes est arrivé par hasard.
« C’est l’enthousiasme de mon fils qui m’a fait mener à terme cette histoire. Je lui ai lu ce qui est aujourd’hui le premier chapitre du premier roman. Comme ça. Parce que tous les soirs nous lisons ensemble. Et il a tout de suite été emballé par ces quelques phrases écrites dans un pub lors d’un voyage à Londres. Je n’ai eu d’autre choix que d’écrire la suite. »
Quelques mois plus tard, Le professeur Acarus Dumdell et ses potions incongrues naissait. « Il n’est pas tout d’ajouter une pincée de fantaisie au réel, de créer des jumeaux hors de l’ordinaire, de se transporter dans l’Angleterre du début du 20e siècle. Il faut demeurer logique et cohérent. Et cela est encore plus vrai quand on écrit pour les enfants. »
L’expérience a été, malgré les pièges auxquels se trouve confronté tout auteur qui écrit pour les jeunes pour la première fois, notamment la mince ligne qui sépare le possible de l’impossible, tellement réjouissante que l’auteur lui-même s’est laissé prendre à son propre jeu. Il a illustré lui-même son propre livre.
« J’ai envoyé texte et illustrations aux éditeurs. Advienne que pourra. Ce sont les éditions Alice, à Bruxelles, qui ont été les plus réceptives. » C’est donc en Belgique qu’est paru le premier tome de cette série mettant en vedette deux inventeurs, l’un de bonbons aux saveurs excentriques, l’autre de potions auxquelles nul autre n’avait pensé avant lui.
Celui qui avait aménagé il y a quelques années Le café de l’apothicaire sur la rue Beaubien, à Montréal, s’est-il servi de ses plans pour l’antre dans lequel se terre l’apothicaire de son histoire? L’histoire ne le dit pas, mais il me plait de le penser. Ne dit-on pas que « rien ne se perd, rien ne se crée »?
Récipiendaire de la médaille du Jubilé de diamant de la Reine Élisabeth II pour l’ensemble de ses réalisations en culture, Alessandro Cassa est l’enthousiasme en personne. Le lancement virtuel de son roman n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Si jamais vous avez ouï dire qu’il dédicacera des livres dans une librairie ou un salon du livre, inscrivez sans tarder la date à votre agenda. La rencontre sera mémorable.
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