Au pays des ombres 1
Le poème s’en souvient
jamais ne meurt l’étoile dans la phrase de Philoctète
où toue île est un vaisseau qui danse entre les océans
il y a toujours une fleur, une femme, une flamme
un feu qui ranime les couleurs des saisons
une chanson dans la détresse des vents
une épopée dans la promesse du beau temps
qui récite aux passants l’ancienne miraculeuse
les soleils sont la preuve des matins
quand les guerriers rallument les étoiles
l’histoire nomme la tendresse des foules
et le poème jamais ne manque
au frisson des arbres déracinés
la phrase même orpheline exige
les colères rouges de la fable
Rodney Saint-Éloi, Récitatif au pays des ombres
*choix de la lectrice de Jane Atché