Ajoie 2
ce ne sont pas les nuages qui manquent
ni les toits aux longs pans coupés
ni les arbres dévêtus par novembre
ni les prés ni les bois ni les monts penchés
vers le plateau roux et les clochers
aux bulbes colorés comme des fleurs
d’arrière-saison de couleurs flétries
les montagnes se penchent sur leur passé
comme les vaches qui sont sorties
pour la journée sous le ciel à l’heure
propice et bénie des ultimes fraîcheurs
et le silence est bercé de clarines
comme si le matin n’allait pas finir
et que le paysage immobile
s’accordait dans la durée lente
et l’énigme des jours en suspens
Jean-Claude Pirotte, Ajoie
*choix de la lectrice de Lucinda Arundell