Lali

15 octobre 2012

Les vers de Tahar 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Le jour
malgré l’étoile
tient la vague et le vent
dans une même main
sur des murs
où le rire a gravé nos empreintes
nous avançons
pour le piège de la mer
et le bleu du voile
la mariée
court sur l’eau
nue sous l’écume

Tahar Ben Jelloun, Le discours du chameau suivi de Jénine et autres poèmes

*choix de la lectrice de l’illustrateur Albert Robida

Un premier roman marquant

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:16

« Ce sera un hasard, toujours un hasard. Là où l’on naît, là où l’on meurt, là où l’on aime, là où l’on pleure, là où l’on vit », a écrit Catherine-Lune Grayson. Et pourtant, j’ai envie de croire que ce n’est pas le hasard qui a réuni Marie, Leila, Pierre, Lamine, Noor, Rose et tant d’autres qui ont tissé des liens entre eux pour toujours ou pendant un moment. J’ai envie de penser que ces rencontres étaient inscrites et de croire à la phrase d’Éluard : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. » Entre eux. Puis entre chacun d’entre eux et moi.

Oui, j’ai envie de croire que tout devait arriver. Parce que j’ai aimé chacun de ceux qui constituent une première tribu et tout autant ceux qui en forment une deuxième. Pour vivre – et non pas survivre – en fonction de ce que le cœur nous dicte quand la raison n’est plus apte à nous guider, emprisonnée par le chagrin, les départs, les morts, la souffrance, les mensonges, les secrets, tout ce qui fait qu’on perd pied. Oui, vivre. Malgré la mort d’une mère, l’absence d’une autre, le désarroi d’un homme, un accident qui emporte avec lui les soleils de vos jours, la distance, le doute qui gruge.

Le cœur tient le coup. Égratigné, embourbé, peut-être même enlisé, mais encore prêt à (se) battre, à (se) donner. Il suffira d’une occasion. De rencontres inespérées. Malgré la douleur qui emprisonne, qui barre les jambes et creuse les épaules, qui vous laisse croire que, plus jamais, vous ne serez en mesure de courir à nouveau.

Mais il y a la tribu, celle des premières années, là-bas, dans ce pays froid, cette tribu qui a entouré Marie et qui l’accueillera quand elle sera prête. Et il y a la tribu, celle de l’Afrique, qui est aussi la sienne, à laquelle elle reviendra. Parce qu’il n’est pas dit qu’on ne peut avoir qu’une seule tribu au cours de sa vie.

En dire plus et tenter à tout prix de vous livrer les grandes lignes de L’invention de la tribu serait vous priver de la découverte de ce roman bouleversant, écrit avec la sagesse de ceux qui ont côtoyé la mort et qui ne sont pas revenus de tout, qui ont encore le cœur prêt à chavirer. Devant le dessin d’un enfant, devant un soleil qui étale ses couleurs au lever du jour, ou dans le regard de quelqu’un qui vous attendait.

Rien n’est dit. Et pourtant tout est dit.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

La Magie des lanternes 1

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 11:38

La Magie des lanternes a 20 ans cette année et pendant les prochains jours je vous invite à déambuler avec moi au cœur du Jardin de Chine alors qu’il fait encore jour, au crépuscule, et que la nuit s’installe, ce qui donne aux mêmes décors d’autres teintes, de nouveaux reliefs, des ombres qui s’étirent. Bonne promenade!

Ce que mots vous inspirent 775

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Si la musique nous est si chère, c’est qu’elle est la parole la plus profonde de l’âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. (Romain Rolland)

*toile de Jules Frédéric Ballavoine