Lali

20 septembre 2009

Les vers de Baudelaire 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Je l’ai regardée lire. La lectrice peinte par Pamela Chatteron-Purdy se laissait imprégner par les mots de Baudelaire. Les fleurs du mal allaient laisser des traces sur elle, je le sentais. Ce n’est que quand elle a été partie que j’ai pu lire ce qu’elle avait choisi :

Le parfum

Lecteur, as-tu quelquefois respiré
Avec ivresse et lente gourmandise
Ce grain d’encens qui remplit une église,
Ou d’un sachet le musc invétéré?

Charme profond, magique, dont nous grise
Dans le présent le passé restauré!
Ainsi l’amant sur un corps adoré
Du souvenir cueille la fleur exquise.

De ses cheveux élastiques et lourds,
Vivant sachet, encensoir de l’alcôve,
Une senteur montait, sauvage et fauve,

Et des habits, mousseline ou velours,
Tout imprégnés de sa jeunesse pure,
Se dégageait un parfum de fourrure.

Un dimanche avec Lamartine 24

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:01

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Ainsi tout change, ainsi tout passe;
Ainsi nous-mêmes nous passons,
Hélas ! sans laisser plus de trace
Que cette barque où nous glissons
Sur cette mer où tout s’efface.

(Alphonse de Lamartine)

*toile de Tivadar Zemplényi

Un dimanche avec Lamartine 23

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:01

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Ici-bas, la douleur à la douleur s’enchaîne.
Le jour succède au jour, et la peine à la peine.

(Alphonse de Lamartine)

*toile de James Tissot

Un dimanche avec Lamartine 22

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:01

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Le papillon

Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté!

(Alphonse de Lamartine)

*aquarelle de Robin Moore

Un dimanche avec Lamartine 21

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:01

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L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive;
Il coule, et nous passons!

(Alphonse de Lamartine)

*toile de Kathleen McElwaine

Un dimanche avec Lamartine 20

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:01

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Vivez donc vos jours sans mesure!
Terre et ciel! céleste flambeau!
Montagnes, mers, et toi, nature,
Souris longtemps sur mon tombeau!
Effacé du livre de vie,
Que le néant même m’oublie!
J’admire et ne suis point jaloux!
Ma pensée a vécu d’avance
Et meurt avec une espérance
Plus impérissable que vous!

(Alphonse de Lamartine)

*toile signée Edward Lamson Henry

Un dimanche avec Lamartine 19

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:01

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Cueillons, cueillons la rose au matin de la vie;
Des rapides printemps respire au moins les fleurs.
Aux chastes voluptés abandonnons nos cœurs,
Aimons-nous sans mesure, à mon unique amie!

(Alphonse de Lamartine)

*toile de Walter Farndon

Un dimanche avec Lamartine 18

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:01

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Mon cœur, lassé de tout, même de l’espérance
N’ira plus de ses vœux importuner le sort
.

(Alphonse de Lamartine)

*toile de Mary Cassatt

Un dimanche avec Lamartine 17

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 16:01

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Chant d’amour (III)

Pourquoi sous tes cheveux me cacher ton visage?
Laisse mes doigts jaloux écarter ce nuage :
Rougis-tu d’être belle, ô charme de mes yeux?
L’aurore, ainsi que toi, de ses roses s’ombrage.
Pudeur! honte céleste! instinct mystérieux,
Ce qui brille le plus se voile davantage;
Comme si la beauté, cette divine image,
N’était faite que pour les cieux!

Tes yeux sont deux sources vives
Où vient se peindre un ciel pur,
Quand les rameaux de leurs rives
Leur découvrent son azur.
Dans ce miroir retracées,
Chacune de tes pensées
Jette en passant son éclair,
Comme on voit sur l’eau limpide
Flotter l’image rapide
Des cygnes qui fendent l’air!

Ton front, que ton voile ombrage
Et découvre tour à tour,
Est une nuit sans nuage
Prête à recevoir le jour;
Ta bouche, qui va sourire,
Est l’onde qui se retire
Au souffle errant du zéphyr,
Et, sur ces bords qu’elle quitte,
Laisse au regard qu’elle invite,
Compter les perles d’Ophyr!

Ton cou, penché sur l’épaule,
Tombe sous son doux fardeau,
Comme les branches du saule
Sous le poids d’un passereau;
Ton sein, que l’œil voit à peine
Soulevant à chaque haleine
Le poids léger de ton cœur,
Est comme deux tourterelles
Qui font palpiter leurs ailes
Dans la main de l’oiseleur.

Tes deux mains sont deux corbeilles
Qui laissent passer le jour;
Tes doigts de roses vermeilles
En couronnent le contour.
Sur le gazon qui l’embrasse
Ton pied se pose, et la grâce,
Comme un divin instrument,
Aux sons égaux d’une lyre
Semble accorder et conduire
Ton plus léger mouvement.

(Alphonse de Lamartine)

*toile de Carmen Cartiness Johnson

Un dimanche avec Lamartine 16

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 15:01

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Notre crime est d’être homme et de vouloir connaître.

(Alphonse de Lamartine)

*toile de William Blacklock

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