Je n’ai jamais été du genre « raisonnable » et je crois qu’à l’âge que j’ai, j’ai tous les symptômes pour devenir une petite vieille excentrique. Si bien que, oui je l’avoue, je passe beaucoup de temps à préparer mes billets, à chercher des toiles, à réduire des photos, à me promener ailleurs pour vous trouver des suggestions du jour. Et aussi, pour mon propre plaisir.
Après tout, les philatélistes et les adeptes du jardinage ne consacrent pas moins de temps à leur dada que j’en dédie au pays de Lali. Chacun ses dadas, donc!
Bien évidemment que je sors peu, que je suis bien dans mon petit univers de livres, avec l’arbre que je regarde pousser par la fenêtre du bureau, avec les enfants qui jouent au ballon et dont les rires montent jusqu’ici. Bien évidemment que je ne suis pas une vraie ermite, que quand je rentre le soir je prends le temps de discuter avec Chantal ou Éric qui habitent l’un en face de l’autre et qui, malgré qu’ils ne puissent circuler qu’en chaise roulante, ont toujours le sourire.
Bien évidemment aussi que ne vois pas le temps passer et que les jours coulent sur moi à une vitesse grand V. Mais j’ai ce petit pays qui est à moi. Que je cultive à ma manière. Qui peut plaire ou pas. Mais qui est mien. Et probablement qu’il y a un ange quelque part qui veille sur moi, comme il y en a un qui veille sur la lectrice du peintre russe Andrei A. Alimasov.