Quelques lignes de Gilbert Langevin 1
La lectrice peinte par Beatrix Cre Whistler attendait impatiemment. Elle ne savait rien du livre que j’avais choisi pour les lectrices des prochains soirs, mais elle savait, elle qui aime tant la poésie, qu’elle trouverait bien au hasard des lignes du nouveau recueil, des mots qui lui parleraient.
Elle ne savait rien non plus de Gilbert Langevin dont Pierre Nepveu, un autre poète québécois, avait dit ceci : « On a dit de lui qu’il était un pur, et c’est vrai, mais un pur énergique, fidèle à sa propre détresse, comme au dur espoir d’une lumière au bout du tunnel. Dans cette position difficile il pouvait dire, au détour d’une page de réels moments de bonheur et de beauté: un plaisir du corps, une musique, un éclair de soleil. Mais c’était vite passé, et les turbulences et les tourments revenaient. »
Tout ce qu’elle a su, presque tout de suite, c’est ce recueil de 1985 intitulé Entre l’inerte et les clameurs, qui ouvre le livre et qu’elle a choisi de partager avec nous.
Au bas du jour encore
je cherche des brèches
ne trouvant souvent
que réponses compromises
le territoire de l’inédit
harponne mes viscères