Lali

12 décembre 2005

Socrate II

Filed under: États d'âme — Lali @ 14:02

emachines

Socrate est mort, vive Socrate II !!
Je vous présente donc mon nouveau compagnon. N’est-ce pas qu’il a un look d’enfer ?
Je sens qu’on va bien s’entendre lui et moi, maintenant qu’il a décidé de conserver son installation. Grâce à la patience de Daniel, heureusement !!
Et grâce aux frites que j’ai faites à 23 heures ? Qui sait ?

James Ensor huis… c’était trop tôt

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 13:14

ensor

C’est par ce Squelette regardant chinoiseries que j’ai découvert James Ensor, il y a quelques années. Cette toile a même servi de couverture à un numéro d’une revue littéraire, alors que j’étais adjointe au directeur de XYZ. La revue de la nouvelle.

J’avais envie de voir l’atelier où il a vécu 32 ans, à Ostende, au-dessus de la boutique de sa tante. Sentir jusqu’à quel point il avait pu s’imprégner de ce lieu pour en sortir un univers fantasque, qui en a fait un expressionniste de renommée internationale. Mais pas de chance, le musée était fermé ce jour-là.

ensor huis

Était-il trop tôt pour franchir la porte, pour moi ? Est-ce signe que je dois connaître mieux l’œuvre d’Ensor, sa vie, ses sources d’inspiration, pour profiter à plein de ma visite ? Je crois parfois aux signes, même si souvent je les balaie de la main.
Or, cette fois, j’ai envie de penser que ma visite chez Ensor était prématurée et qu’elle aura lieu à son heure. À celle où j’aurai à nouveau besoin de la mer du Nord, du vent, de la digue d’Ostende. De ce paysage rêvé dans lequel je suis entrée et qui faisait le quotidien d’Ensor.

Liège, deux histoires

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 11:21

expoliège

Un siècle tout juste après l’exposition universelle, je débarquais à Liège. Quelque vingt-quatre ans après le premier arrêt dans cette ville, en compagnie de Liliane, ma correspondante de Maastricht et de nos sœurs, toutes les deux prénommées Monique.
J’avais conservé en moi l’image d’une ville grise et curieusement, cette image persiste.

En 1981, opération shopping, alors que je rêvais de voir autre chose. Je suivais, dans ma bulle, bien davantage préoccupée par l’architecture que par les soldes. Encore aujourd’hui, faire les magasins est pour moi un supplice. Mais je me suis pliée au nom de l’amitié. Et le referais. Pour les sourire des trois folles du shopping avec moi.
Pour aussi cette rencontre dans le train au retour. Entre Liège et Louvain. Un Belge qui avait étudié un an à Montréal. Banal, direz-nous, mais attendez. Dans la même université. Mais encore ? Dans la même faculté, dans le même département, c’est beaucoup moins commun !
Et entre lui et moi une discussion à bâtons rompus. Tel cours, tel prof, l’association étudiante. Le temps d’un cours parcours, le voilà au milieu de souvenirs heureux. Je souris quand j’y pense. Dommage de ne pas avoir échangé nos coordonnées, probablement par timidité.

29 juin 2005. Le Thalys m’a emmenée de Paris à Liège où Jacques, le point de départ de mes histoires belges, m’attendait. Bien entendu, sous une pluie battante.
Si Jacques ne m’avait pas fait découvrir sa verte Wallonie, les sculptures de Comblain-au-Pont, s’il ne m’avait pas donné quelques rudiments de la langue wallonne, s’il ne m’avait pas fait découvrir les Gauf’ au Suc, aurais-je voulu en savoir plus sur ce petit pays qui est devenu si important à mes yeux ?

Jacques est la clé de départ. Le fil qui mène à Chantal, à Nathalie, à Jocelyne, à Sylvia, à Jean-Claude, à Gina, à Alain, à Annick, à Richard, à Thierry. Les autres sont arrivés autrement. Mais chacun d’entre eux, rencontrés en vrai ou encore virtuels, a une place privilégiée dans ma vie.

Liège a été le départ d’une grande aventure qui ne fait que commencer.
Et elle aura toujours le goût du péket, goûté dès mon arrivée, dans un resto tenu par quelqu’un qui avait vu Montréal. Toute petite, la planète.

11 décembre 2005

Écrire, pour la liberté et le désir

Filed under: États d'âme — Lali @ 11:19

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« Écrire, c’est comme être amoureux, on est nouveau, libre – et porté par un désir formidable », a écrit Francis Dannemark, un autre de ces écrivains belges que je découvre et affectionne.

Est-ce pour cela que j’écris ? Pour conserver en moi ces sentiments de liberté et de désir que je retrouve chaque fois que j’ose les mots, que je tente de traduire une idée, que je me retrouve face à la page blanche plus invitante que bien des jeux amoureux?

Est-ce que dans l’écriture je trouve une continuité que je ne trouve pas ailleurs?
Est-ce qu’écrire peut me nourrir davantage que l’amour? Est-il des deux l’un qui m’est plus vital que l’autre?

Je serais incapable de voir ma vie sans stylo, plume, clavier, papier, écran, carnet… Il me faut écrire, comme je respire, comme je marche, comme je mange. Le jour où je n’écrirai plus, je serai morte.

Aimer, oui, cela aussi m’est essentiel.
Mais pas ces amours de romans. Pas ces images de couples siamois. Pas ces amours toujours.
Aimer, oui. Les miens. Ma famille, parce que j’ai cette chance rare d’en avoir une formidable.
Aimer, oui. Ceux entrés dans mon cœur. Parce qu’ils sont ce qu’ils sont. Sans vouloir les changer, sans qu’ils me bousculent ou m’envahissent.
Aimer, oui. Sans attendre, sans demander. Aimer en discontinu, hors du quotidien.
Trop besoin de ma bulle, trop besoin de ma solitude, mère nourricière. Trop besoin de vivre… sans témoin et sans juge.

Et surtout, besoin d’écrire. Parce qu’écrire me donne les ailes que l’amour peut vouloir m’enlever.

Écrire, parce qu’ainsi, je vis.
Dans la liberté et le désir.

10 décembre 2005

Peyrac, trente ans et des poussières

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 11:20

peyrac

Je me rappelle de cette minute, comme si c’était hier. Et pourtant, trente ans ont passé depuis cet après-midi d’août. Francine Marchand animait « Les samedis de Léopoldine » à CFGL, j’avais 14 ans, et j’écrivais des poèmes.
C’était l’époque des 33 tours et ce jour-là, la découverte de Nicolas Peyrac avec So far away from L.A.
Coup de cœur. Pas que pour moi, mais pour l’animatrice qui nous repasse tout de suite la chanson tant elle aussi a aimé.

Le lundi, je partais en quête de l’album. De nombreux ont suivi. Je les ai encore tous. Et les cassettes, puis les CD. Il ne me manque aucun titre de Peyrac.

Depuis cette minute où il est entré dans ma vie, il ne m’a plus quittée. Ses mots, sa musique, son engagement, tout a fait qu’il ne pouvait que rester présent, et moi fidèle. Au fil des ans, quelques photos de scène lors de spectacles, des rencontres brèves mais toujours empreintes de partage, d’attentions, de pure amitié.

Et en 1994, un roman, Qu’importe le boulevard où tu m’attends.Titre tiré d’une de ses chansons.
Un beau roman. Et aussi l’occasion pour moi d’une rencontre télévisuelle entre Nicolas et moi.
Je le vois encore assis sur le sofa, à Montréal où il a élu domicile, les yeux qui brillent, parce que celle qui lui pose des questions n’est pas une étrangère, plus qu’une fan, et qu’elle a lu le livre, qu’elle connaît toutes ses chansons par cœur. Et que ce moment de partage est tout simplement beau.

Deuxième grande minute. Pour clôturer l’entretien, Nicolas sort sa guitare et chante pour moi seule.

Depuis trente ans, Nicolas fait partie de ma vie. Je retourne à ses chansons comme je retourne aux nouvelles de Sternberg. J’écoute Nicolas et j’ai 15 ans, 20 ans, 30 ans. Il est dans ma vie depuis si longtemps lui qui a chanté:

Tu rêvais de mappemonde
De voyage autour du monde
De quelques temples mayas
Qui n’attendraient plus que toi
Tu rêvais de vivre un jour
Un peu comme un grand amour
T’emportant loin des solitudes

Trois fois plutôt qu’une pour Eva Kavian

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 9:37

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On croit s’approprier un livre, parce qu’on y entre. C’est là naïveté.
C’est le livre qui s’empare de nous, qui nous possède, refusant les réponses, suscitant les questions. C’est le livre qui nous trouble. Enfin, pas tous les livres. Mais certains. D’autant plus, si nous sommes prêts à jouer le jeu, à nous perdre, à laisser derrière nous les balises, à nous laisser porter par les images et par les mots.

Les livres d’Eva Kavian ont cet effet sur moi. Le rôle de Bart m’a entraînée dans une quête d’identité, celle de la narratrice autant que la mienne, par moments. Autour de Rita ouvre sur les liens et les influences que nous avons les uns sur les autres, parfois même à notre insu.

Trois siècles d’amour est le plus métaphorique des trois romans de Kavian que j’ai lus. À la fois un roman portant sur les mots, sur le silence, sur l’amour comme sur l’écriture et les enfants, il livre poétiquement des émotions. Pudiquement, en nuances, devrais-je ajouter.

Combien de phrases retenir de ce livre tant certaines nous parlent? Lesquelles privilégier, voire laquelle? Et pourtant, je vais m’aventurer à en extraire une seule : « À quel point on peut être bien n’est pas quelque chose que l’on peut mesurer. »

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Eva Kavian vit dans la région namuroise et anime des ateliers d’écriture.
Nous avons commencé, elle et moi, à échanger par courriels. Je risque donc de vous parler à nouveau d’elle.

Je risque aussi d’ouvrir un de ses trois romans. De faire de la phrase sur laquelle je tomberai ma réflexion du jour. Je vous raconterai.

9 décembre 2005

Jouer aux histoires inventées à Huy

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 19:58

huy

Envie ce soir de me retrouver à Huy, avec Nath. De marcher dans les rues avec elle, de m’arrêter devant la vitrine de La Dérive, la librairie qui donne sur la grand’place. D’enfiler des allées sombres, de franchir des grilles, de me promener dans son Huy à elle, avec ses yeux. Comme ce vendredi de la mi-juillet.

De me retrouver à une table et de jouer aux histoires inventées.
En choisissant bien ceux et celles qui vont se voir brossés par nous.
Comme ce couple qui s’ennuyait, qu’on a fait sortir de chez eux, comme tous les vendredis soirs, alors que durant la semaine, monsieur travaille loin et vit chez sa maîtresse; mais elle ne le sait pas et est ravie quand il lui rapporte des horreurs, comme le sac vert pomme qu’elle arborait fièrement ce soir-là.
Ou ces deux jeunes demoiselles qui faisaient bien attention en tenant leurs intensiles. On soupçonnait le papa de les surveiller de loin, afin qu’elles soient bien à la terrasse et pas dans un fond de salle avec des jeunes hommes infréquentables.
Ce qu’on a ri ! Pas de meilleur jeu quand on est à une terrasse !

Envie d’en voir davantage, de profiter à plein de l’architecture, de l’histoire. De penser que Nicole qui m’a enseignée quand j’avais 17 ans, y a fait une partie de ses études et que cette ville est en elle, inscrite comme une des plus belles époques de sa vie.
Envie de Huy, ce soir. Huy, avec Nath.

Avais-je une vie avant mon PC ?

Filed under: États d'âme — Lali @ 11:54

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Qu’avais-je comme vie avant juin 2003 ?
Que faisais-je après avoir balancé mes chaussures, dites-moi, j’ai tout oublié. Pourtant, je devais bien faire autre chose que démarrer le PC, sûrement. Préparer le souper ? Ouvrir les enveloppes ? Quel était le rituel d’avant l’été 2003, je voudrais bien savoir. Car, pour le moment, je n’ai que des ennuis avec le PC. Plus ça va, moins ça va. Je vais bientôt le jeter par la fenêtre et le regarder tomber. Se désarticuler. Se désagréger. Adieu !

Jolie scène que je répète dans ma tête. Tout en sachant que je ne le ferai pas.
Que je vais tenter de sauver ce qui reste de potable de celui qui me tient en otage en ce moment. Et que sinon, je devrai changer la tour. Parce que, désormais, mon PC m’est essentiel. Je ne sortirai pas une vieille machine à écrire pour jouer les Katharine Hepburn dans Philadelphia story, aussi fabuleux ce film soit-il.

Je veux, de plus, pouvoir rester branchée sur le monde, à ma convenance, et surtout ne dépendre de personne. Et là, je me sens et tributaire de ma machine et de qui peut me régler mon problème.
C’est pire que pire comme situation.

Dites, je faisais quoi avant cet engin ?

8 décembre 2005

La salle de bain selon Toussaint

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 11:18

lasalledebain

Jean-Philippe Toussaint, romancier et cinéaste belge, a sûrement écrit avec La salle de bain, un des romans les plus désopilants des derniers 25 ans.
Si l’histoire commence en effet dans une salle de bain, où le narrateur décide de passer ses journées, elle se poursuit à Venise, dans une chambre d’hôtel, puis dans une chambre d’hôpital.
Impossible de résumer ce roman. On y entre, on se laisse surprendre. On s’abandonne aux déplacements du narrateur.

Jean-Philippe Toussaint, gagnant du prix Médicis 2005 pour Fuir, ne pouvait faire les choses comme tout le monde. Ce n’est pas dans sa nature. Pari réussi. Avec La salle de bain, enfin en poche, il ouvre les portes d’un monde dont seul lui a les clés… Quel voyage que d’accepter d’entrer dans som monde, de s’y perdre, de s’y retrouver, de se laisser gagner par les questions et l’hypocondrie du narrateur.
Je le redis, on ne résume pas Toussaint, on le lit.

Pour découvrir davantage Toussaint (dont la mère était libraire), voir http://www.jean-philippe-toussaint.de/

7 décembre 2005

Rituel du midi

Filed under: États d'âme — Lali @ 12:33

Il y a des rituels que j’aime. Comme la pause du midi.
Je sors me promener rue Wellington et rue de l’Église, et au retour, je passe au Couche-Tard, je salue Scott et je repars avec mon capuccino vanille. Parfois, je m’aventure plus loin, et en été, il m’arrive même d’aller pique-niquer avec France, sur le bord du fleuve.

Vingt et un ans que je connais le coin. Vingt et un ans que je le vois changer. Vingt et un an que se tissent des liens.
Vingt et un ans que je me promène presque tous les midis. Sauf si vraiment il fait trop froid. Mais je ne veux pas y penser tout de suite, janvier sera là bien assez vite, brrrr…

metrodeleglise

Un an que je m’engouffre dans la station de l’Église, ne pouvant me permettre de remplacer ma voiture. Un an que je lis encore plus qu’avant, un an que je n’ai plus de problèmes de stationnement, un an que je ne pellete ni ne déneige plus. Et luxe suprême, sortie de métro en biais de la librairie et arrêt d’autobus à trois minutes de marche de la maison.

Il est des routines agréables quand on en fait un rituel.
Comme éviter des marcher sur les lignes des trottoirs, comme quand j’étais gamine !

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