Gioconda
Parce qu’il ne l’a jamais oubliée, parce qu’il l’a cherchée dans toutes les femmes qu’il a étreintes depuis ce jour de 1943 où Gioconda a été emmenée pour ne plus jamais revenir, Nìkos Kokàntzis l’a immortalisée dans un magnifique récit où il relate sans pudeur mais avec beaucoup de respect leur initiation amoureuse à tous deux dans une Grèce puritaine et traditionnelle à qui la guerre a autorisé quelques libertés, tant qu’elles restaient secrètes. Bien entendu.
Dans une Thessalonique assiégée par les Allemands, deux enfants s’aiment. Ils ont dix ans. Puis, un jour treize.
La guerre est là, autour, menaçante. Mais l’amour est plus fort que la guerre, plus fort que les lois parentales, plus fort que tous les interdits religieux, plus forts même que la raison. Et c’est à cet amour que Nikos et Gioconda vont répondre. De toute leur âme. Avec le cœur. Mais aussi le corps. Parce que cet amour doit s’inscrire. Par des baisers, des étreintes, des caresses jusqu’à l’ivresse. Jusqu’à l’inéluctable.
Mais Gioconda ne reviendra pas d’Auschwitz. Et Nikos aura toute sa vie pour se remémorer le moindre détail. En a-t-il inventé certains au fil des trente années qui séparent l’histoire de l’écriture? Peut-être. Mais qu’importe. Le récit de cette initiation amoureuse est à la fois sensible et sensuel. Un livre magnifique.