En vos mots 707
Alors que je viens à l’instant de valider les textes que vous avez déposés sur l’illustration de dimanche dernier, je vous propose de vous attaquer à cette scène livresque de l’artiste suédoise Sanna Borell, qui me rappelle mon enfance et le fauteuil à côté de la fenêtre du salon dans lequel je passais des heures à lire.
Aucun texte ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse plus que le temps d’examiner cette image et d’écrire quelques lignes.
D’ici là, bon dimanche à tous et bonne dernière semaine d’octobre!
Dans le salon moelleux de mes parents,
Je connus mes premières lectures,
Griserie, et ivresses d’enfant,
Vertige, extase, aventure.
Je n’y voyais pas passer les heures,
Temps suspendu, magique, enchanté,
Que je rie ou bien que je pleure,
Immergée dans des mondes inventés.
Assise dans la grande bergère,
Je lisais, les genoux repliés,
Sans soucis de tâches ménagères,
Univers sans cesse ensoleillé.
Comment by anémone — 31 octobre 2020 @ 16:49
Ingrid avait le regard immobile, posé sur le relief de Lisbonne, alors que le jour s’apprêtait à s’offrir la couleur paisible de la fin du jour.
Elle ne me semblait ni heureuse ni malheureuse. Ni triste. Peut-être nostalgique. Comme si elle s’éternisait sur un souvenir lointain d’un amant égaré dans les chemins d’une autre vie. D’ailleurs, elle se demandait sans doute pourquoi ce souvenir lui est venu alors qu’elle s’était jurée de ne plus souffrir. Elle se sentait très bien ainsi.
Seule. Avec ses bouquins. Ses écrits secrets. Et ses regards enfouis dans un horizon chaque jour renouvelé.
Il lui arrivait de se demander où s’en allaitent tous ces bateaux qui disparaissaient derrière la tour de Belém. Cependant, la réponse ne l’intéressait pas. Elle se demandait, c’est tout. Sans plus.
Peut-être trouverait-elle les réponses dans toutes ces cartes postales qui lui arrivaient du monde entier, comme autant d’oiseaux migrateurs, épuisés par leur voyage, en quête de repos et qu’elle rangeait soigneusement dans un grand album.
Moi, j’étais là. Dans l’ombre de ses silences. Je sentais son parfum. Et je retenais mon souffle pour ne pas la déranger.
Soudain le téléphone. Quelques notes d’Out of Africa… ont suffi pour qu’Ingrid s’enfuie de mes pensées.
Demain. Peut-être. En fermant les yeux…
Comment by Armando — 1 novembre 2020 @ 7:13