Lali

12 juillet 2011

Timidité et chocolat, un mélange savoureux

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 20:36

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Quand vous sortirez de la salle après avoir vu Les émotifs anonymes, un film de Jean-Pierre Améris inspiré de sa propre vie (bande annonce ici), vous n’aurez qu’une idée en tête : vous précipiter dans la chocolaterie la plus proche. Le fait que le film met en scène une chocolatière (Isabelle Carré) et le propriétaire d’une chocolaterie (Benoît Poelvoorde) y est pour quelque chose. Bien entendu. Et particulièrement une scène où tous deux, sortis de leur timidité maladive le temps d’une dégustation, s’extasient avec tant de passion qu’on a les papilles en pleine émoi.

Hormis l’effet chocolat, le film est un savoureux moment de détente. Une délicieuse comédie. Un film auquel il faut attribuer des adjectifs qui ont du goût. Une comédie qui met en scène deux timides à outrance qui tombent amoureux l’un de l’autre et qui devront vaincre leur « malaise » pour déclarer leur flamme et dont la fin vous ravira. Je n’en dis pas plus. Juste un conseil : soyez prévoyants. Ayez du chocolat sur vous. On ne sait jamais. Ça pourrait être utile.

2 juillet 2011

Les femmes du sixième étage

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 17:00

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Elles vivent tout là-haut, dans l’immeuble où il vit, mais Jean-Louis Joubert ne les connaît pas encore. Or, dès le jour où sa femme embauchera l’une des Espagnoles du sixième tout juste débarquée de son pays natal et nièce de l’une d’elles, c’est toute sa vie qui se verra transformée.

Lui, un être sans méchanceté mais un peu terne, dont le quotidien tournait autour des chiffres, de la Bourse et des obligations sociales, va soudain s’intéresser à autres que ceux faisant partie de son univers de base. D’abord à Maria, sa bonne, puis à toutes celles qui l’entourent, poussant même sa curiosité pour l’Espagne plus loin en apprenant la langue de Cervantès et en s’intéressant à son histoire, notamment à la dictature franquiste qui a fait fuir celles qui vivent tout là-haut. D’abord un peu sceptiques, les patrons et les employés ne se mélangeant pas, elles finissent par apprécier cet homme bon qui ne les considère pas de sa hauteur et qui semble vraiment apprécier leur compagnie.

En fait, notre homme apprend grâce à ces femmes le bonheur de la simplicité, la fraternité, l’entraide, la chaleur humaine et le rire. De l’homme fade qu’il était, elles en ont fait un homme qui a choisi de vivre, ce qui nous donne un film tout simplement savoureux dont on sort avec envie de danser.

Les femmes du sixième étage. À voir absolument.

26 mai 2011

Besoin de rire?

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 15:19

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De temps en temps, on a juste besoin de rire. Du ridicule d’une situation. De personnages caricaturaux. D’une époque. Enfin, de tout et de rien. De rire, quoi.

Potiche, un film réalisé par François Ozon (connu notamment pour Huit femmes), mettant en vedette Catherine Deneuve, Gérard Depardieu et Fabrice Lucchini dans les rôles principaux, est exactement ce qu’il faut pour combler ce besoin, surtout s’il pleut depuis plusieurs jours. Adapté d’une pièce de boulevard créée en 1980, le film raconte la rébellion des employés d’une usine de parapluies en même temps que celle de la femme du propriétaire de l’usine, qui est aussi la fille du fondateur de l’entreprise, lequel était apprécié et estimé par ses employés, ce qui n’est pas du tout le cas du patron actuel.

Profitant du fait qu’il est hospitalisé puis en croisière pour se reposer, Madame Pujol (Catherine Deneuve), qui en a assez d’être une potiche aux yeux de son mari (Fabrice Lucchini) en profite pour faire de l’usine ce qu’elle n’était plus : un lieu de création et humain. Une émancipation qui ne fera pas l’affaire de tout le monde, qui en écorchera quelques-uns au passage et qui la poussera à aller plus loin.

Ajoutez ici et là quelques éléments typiques au théâtre de Feydeau, comme qui est la fille de qui et qui est le fils de qui, et les quiproquos qui vont avec; une fille arriviste coiffée comme Farrah Fawcett dans Charlie’s Angels, une secrétaire qui est un mélange de Dolly Parton dans Nine to Five et de Melanie Griffith dans Working Girl; un fils à maman dont le look est calqué sur celui des chanteurs des années 70; un téléphone recouvert de moquette… Voilà pour l’ambiance. Si déjà vous ne riez pas avec tout ça, les dialogues et les situations se chargeront de faire le reste.

Vous l’aurez compris, Potiche n’a rien d’un film sérieux. Mais vraiment rien. Et c’est ce qui m’a plu. Beaucoup, beaucoup plu. J’ai même oublié qu’il pleuvait.

La bande annonce devrait vous convaincre de vous précipiter en salle si je n’ai pas réussi!

31 mars 2011

Balenciaga ou la nostalgie d’une époque

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 13:38

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L’itinéraire du couturier Cristóbal Balenciaga méritait qu’on s’y attarde et c’est ce qu’a fait le réalisateur Oskar Tejedor dans un film réalisé en 2009 qui a récemment été présenté au Festival international du film sur l’art.

Balenciaga, itinéraire d’un visionnaire relate la carrière de ce Basque d’origine qui commença à coudre par jeu alors qu’il accompagnait sa mère couturière alors qu’elle se déplaçait chez ses clients de la noblesse et de la bourgeoisie espagnole qui quittaient Madrid l’été afin de fuir la chaleur. C’est ainsi qu’il fut « découvert » et qu’il ouvrit sa première maison de couture en 1919. Dix-huit plus tard, il quitta une Espagne en guerre et s’installa rue Georges-V à Paris après un court séjour à Londres. Il y connaîtra un succès immédiat qui ne se tarira pas pendant trente ans alors qu’il inventera un style qui lui est propre et dont tous se souviennent aujourd’hui.

Hubert de Givenchy et Emmanuel Ungaro qui ont travaillé sous la direction de Balenciaga avant de voler de leurs propres ailes soulignent dans ce documentaire à quel point Balenciaga les a influencés et de quelle façon il a été une figure de la proue de la mode pendant trente ans. Dans les deux cas, deux très beaux témoignages qui s’ajoutent à ceux de la marquise de Casa Torres, d’une de ses vendeuses, d’un de ses tailleurs et à deux de ses mannequins.

Un film qui donne la nostalgie d’une certaine époque et nous fait rêver d’une mode qui n’existe plus…

30 mars 2011

Connaissez-vous Roger Schall?

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 15:37

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Dans le cadre du Festival international du film sur l’art était présenté Roger Schall, l’homme au rolleiflex, réalisé en 2009 par Martin Fradeau, qui met l’accent sur dix années de ce photographe prolifique qui a laissé 80 000 photos en héritage à la collectivité. Un film dont vous pouvez voir quelques extraits ici, ce qui vous donnera sûrement envie de découvrir ce photographe davantage.

Il fait en effet partie de ces photographes des années qui ont changé la photographie de mode en fixant les mannequins dans des décors extérieurs plutôt qu’en studio. C’est aussi à Roger Schall qu’on doit les photos de l’inauguration du Normandie, de superbes photos entre autres de Colette, Greta Garbo, Marlene Dietrich et Coco Chanel ainsi que nombre de photos sur l’Allemagne et ses personnages, lesquelles étaient destinées a des magazines.

Le travail de celui qui avait commencé sa carrière sur les plages françaises en aidant son père qui fixait sur la pellicule les vacanciers est examiné de près dans le film de Fradeau au moyen de témoignages de spécialistes autant d’histoire que de photographie, ce qui nous donne un film de grand intérêt et de grande qualité. Et qui nous donne envie de pousser plus loin et de feuilleter son Paris au quotidien 1939-1945 (préfacé par Pierre Miquel et publié au Cherche-midi en 2005), ce que je ne manquerai pas de faire.

29 mars 2011

Les ensortilèges de James Ensor

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 15:44

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Il y a près de six ans, je m’étais rendue à Ostende afin de visiter le musée consacré à James Ensor. Or, il était fermé, comme je vous l’ai raconté ici. Depuis, mon intérêt pour le peintre n’a fait qu’augmenter si bien que je ne pouvais rater Les ensortilèges de James Ensor, un documentaire signé Nora Philippe et Armaud de Mezamat, présenté dans le cadre du Festival international du film sur l’art.

Et quelle réussite que ce film qui fait le tour de l’œuvre du peintre ostendais dont la maison a été transformée en musée tout en nous donnant les repères biographiques et contextuels pour bien comprendre sa démarche qui en est une qui se démarque de celles de ses contemporains.

Ses tableaux, fortement imprégnés par le décor dans lequel il a grandi, sa mère tenant un magasin de souvenirs où on trouvait entre autres des masques de carnaval, révèlent une imagination en constante fusion. Précurseur du fauvisme, il n’hésitera pas à peindre le grotesque des choses ni à se mettre en scène dans certains tableaux, notamment L’entrée du Christ à Bruxelles.

James Ensor a laissé derrière lui des toiles remarquables et s’il a, à partir d’une certaine époque, fait bande à part, s’éloignant de ses amis et de ses maîtres, ce fut pour mieux se réaliser en créant un univers loin de ceux des autres, un univers qui allait inspirer le surréalisme.

28 mars 2011

Un film dédié à Nana Caymmi

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 15:12

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C’est il y a trois ans que j’ai découvert Nana Caymmi et ça avait été un véritable coup de foudre. Pas étonnant donc que je me sois retrouvée à la Cinémathèque québécoise il y a quelques jours à l’occasion de la représentation du film Rio Sonata qui lui est dédié.

Et c’est enchantée et dansante que j’ai marché sur le boulevard de Maisonneuve. Nana Caymmi est plus qu’une chanteuse. C’est une femme généreuse avec son public qui n’hésite pas à se mêler à la foule et à embrasser les gens malgré sa renommée internationale. C’est une artiste qui a côtoyé et qui côtoie toujours les plus grands pour qui elle a été et sera toujours une inspiration en ne se perdant pas elle-même au détriment des paillettes. Et c’est un beau portrait que nous offre le réalisateur franco-suisse Georges Gachot avec Rio Sonata, présenté aux Montréalais dans le cadre du Festival international du film sur l’art. Un film sans flonflons, émouvant, qui nous montre une Nana Caymmi aux différentes heures de sa vie tout en nous livrant des témoignages remarquables. Seule ombre au tableau : des sous-titres en anglais pas toujours bien traduits, le film étant en portugais.

Des ciels à couper le souffle

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 12:53

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© Aliocha Van der Avoort

Ma méconnaissance de la danse moderne m’a sûrement empêchée d’apprécier à sa juste valeur le film du réalisateur belge Thierry de Mey intitulé Prélude à la mer, présenté dans le cadre du Festival international du film sur l’art.

Tourné au Kazakhstan dans un décor désertique faisant office de plage infinie, le film nous offre une chorégraphie signée Anne Teresa De Keersmaeker sur le célèbre Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, une chorégraphie permettant à un danseur et une danseuse d’évoluer ensemble comme séparément dans une suite de mouvements qui, ai-je cru comprendre, n’est pas sans évoquer le déchirement de l’être humain autant physique qu’affectif.

J’ai donc apprécié la lumière, ses éclats comme ses déclins, les ciels d’une beauté renversante et certains mouvements de caméra à défaut d’avoir pu saisir l’essentiel de la démarche de la chorégraphe.

26 mars 2011

Lena Horne, lumineuse

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 16:06

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Lena Horne s’est éteinte en 2010 et c’est pour cette raison que les organisateurs du Festival international du film sur l’art ont choisi d’offrir au public montréalais le film Lena Horne: in her own voice, réalisé en 1996.

Qui ne la connaît pas ou qui la connaît peu ou mal sera servi par ce film qui dresse un portrait de celle qui a été entre autres chorus girl au Cotton Club, actrice à Hollywood et militante. Un portrait où se mêlent entrevues et extraits de films, moments sur scène et anecdotes, où elle apparaît, lumineuse, courageuse et attachante. Un film à ne pas rater s’il passe un de ces jours sur une chaîne spécialisée. Pour de multiples scènes, et pour une en particulier où à 77 ans, en studio, avec casquette et lunettes de soleil elle a l’air d’une gamine enregistrant son premier disque.

Michel Legrand, l’idole de Jean Beaulne

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 13:18

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Quand on assiste à Michel Legrand is music, music is Michel Legrand, on se demande quelle mouche a bien pu piquer le compositeur pour qu’il qualifie le film de « médiocre, maigre et minable » et tente d’en interdire la diffusion sous différents prétextes (pour les détails, voir cet article).

Je ne vois dans le film de Jean Beaulne aucune atteinte à la réputation de Michel Legrand. Loin de là. C’est plutôt à un bel hommage qu’on a droit. Un hommage où les entretiens qu’il a accordés au réalisateur sont ponctués de témoignages chaleureux de la part de Barbra Streisand, Quincy Jones, Petula Clark, Norman Jewison, Tony Bennett, Patti Austin et Jon Voight et où les grandes étapes de sa carrière autant française qu’internationale nous sont présentées. Un film où l’artiste nous est sympathique, où il nous séduit, où il est attachant et où la musique prend toute la place pour le plus grand plaisir de ceux qui sont venus (fort peu nombreux) à la représentation de ce film. Et dans lequel il ne m’aurait pas vraiment plu (malgré ce que semble croire celui à qui le film est consacré) de le voir prendre part à des parties de belote ou aux commandes de son avion. C’est le compositeur que je m’attendais à voir. Or, c’est le compositeur que Jean Beaulne nous offre dans un film qui n’est peut-être pas un chef-d’œuvre au point de vue des images mais qui a l’heur d’être un bel hommage et duquel on ressort en fredonnant des airs connus.

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