Dans le milieu littéraire, on l’appelle le Galligrasseuil. Pour le commun des mortels, c’est le prix Goncourt. Le plus connu de tous les prix littéraires du monde francophone et le plus payant pour son éditeur, et quelquefois son auteur.
Or, des prix littéraires, il y en a des milliers. La moindre région, voire la plus petite municipalité, en a un. Les salons du livre aussi. Les revues littéraires, les journaux, les chaînes de radio, les librairies. Tout le monde décerne des prix. Mais à quel prix?
En effet, toute la question est là. Ces nombreux prix qu’on donne à la pelle pour donner de l’importance non à l’auteur mais à celui ou ceux qui le décernent qui voient là une façon d’ajouter de la visibilité à leur région, leur salon de livre, leur école ou même leur club de lecture, sont-ils remis au meilleur texte (publié ou non, selon le prix) ou au moins mauvais?
Il me semble avoir vu des titres couronnés qui ne méritaient aucunement de l’être. Étaient-ils les moins mauvais de ceux soumis aux différents jurys plutôt que les meilleurs?
C’est à se le demander. Sérieusement. Même si personne ne veut l’admettre. Je lève donc mon chapeau à tout jury qui préfère ne pas remettre de prix une année parce qu’aucun texte ne répond aux critères de qualité requis plutôt que de l’attribuer au moins mauvais. Il y a de fortes chances pour que le prochain lauréat d’un tel prix le mérite. Lui.
*toile de Leticia Zamora Méndez