Lali

7 janvier 2007

Les variations Goldberg en musique et en mots

gould

Je sais pourquoi ce concert. Pour obliger les gens à se taire. (Nancy Huston)

Et avant que la lumière n’entre et ne s’approprie la pièce, laisser couler sur ma peau la musique de Bach, plus précisément les Variations Goldberg, interprétées par Glenn Gould, version 1981. Et me laisser porter par ces variations, qui sont autant d’histoires. Et laisser chacune d’elles me raconter ce qu’elle a à raconter.

huston

Et aller chercher dans la bibliothèque le magnifique roman de Nancy Huston. Celui où une claveciniste réunit le premier soir d’été trente personnes, afin d’interpréter pour eux les trente variations. Et chacune des pièces dédiée à l’un des invités sans qu’il ne s’en doute. Pour que se fasse enfin le silence. Pour qu’enfin ils écoutent, plus loin que les notes, leur propre musique, celle qui bat en eux. Et pour que ces intellectuels, ces spécialistes de musique ou de littérature, mettent de côté durant 96 minutes leurs connaissances et leur savoir.

Et tandis que la musique prend possession de la salle, Nancy Huston, durant chacune des variations, regarde vivre l’un des trente invités, un à un, entre dans leur tête, les raconte. Là où la musicienne interprète les variations, l’écrivaine les transpose. Magnifique jeu d’adresse.

Et ce matin, tandis que littérature et musique font corps, la vie est ce qu’elle doit être: plaisir.

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