Lali

12 mai 2024

En vos mots 890

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Déjà un autre dimanche! Et qui dit dimanche au pays de Lali dit un nouvel En vos mots. C’est chaque fois un moment agréable que celui où je choisis la scène livresque que je vous soumettrai, ne sachant quel angle vous lui donnerez lorsque vous la ferez vivre à votre façon.

Mon choix s’est arrêté sur une toile de François-Louis Lanfant de Metz. La suite vous appartient. Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc amplement le temps d’écrire quelques lignes et de lire, et même de commenter, les textes déposés sur la scène de dimanche dernier.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à chacune et chacun d’entre vous!

2 commentaires »

  1. Tous trois se réunissaient souvent et avec plaisir les jeudis après-midis et pendant les vacances. Soit chez Jérôme et Augustin, chez qui le jardin permettait par beau temps de belles activités de plein air, soit chez Jacques. Chez ce dernier tous affectionnaient particulièrement, surtout les jours de pluie, l’ambiance feutrée de la bibliothèque. Jérôme qui était l’aîné et lisait couramment, adorait découvrir tant de livres réunis dans si peu d’espace, lui permettant d’augmenter rapidement ses connaissances en divers domaines pendant que son jeune frère et le petit Jacques préféraient en général les livres contenant beaucoup d’images. Tous deux s’étaient cependant plongés aujourd’hui dans un vieil atlas. Et curieusement, ils avaient trouvé également un album encore plus ancien, par ailleurs assez détérioré, contenant des cartes géographiques volantes dont la plupart étaient elles aussi en assez piteux état. Ils s’amusaient donc maintenant à retrouver dans le premier ouvrage, les planches qui correspondaient à celles du deuxième, et à les comparer. A les entendre s’exclamer, Jérôme avait bien envie de se joindre à eux. Mais il ne partageait que rarement les jeux des deux plus petits. Et il mettait un point d’honneur à dénicher des ouvrages qu’il jugeait hors de leur portée intellectuelle. Il restait donc imperturbable, plongé dans le livre d’histoire qu’il avait déniché. Tout en espérant qu’à un moment, Jacques ou Augustin l’interpellerait afin de les assister dans leurs recherches, et de pouvoir bénéficier de ses lumières. Avec ses deux ans de plus, il aurait certainement des avis intéressants à donner. Mais Jacques et Augustin n’avaient pas l’air pour l’instant d’avoir besoin de ses services. Et Jérôme, plutôt frustré mais aiguisant sa patience, se plongeait un peu davantage dans sa lecture, tout en attendant le moment favorable pour intervenir, et découvrir à son tour ces deux merveilles de la géographie.

    Comment by anémone — 16 mai 2024 @ 16:26

  2. Lisbonne, 21 mai 2024

    Ma chère B.,

    M’est venue l’envie de t’inviter aux souvenirs heureux. Ces petits riens qui nous donnent le goût de demain. Comme le prolongement naturel d’un bonheur qu’on vit sans y penser et qui ne voudrait cesser d’exister.

    Souviens-toi, ce dimanche paisible d’un printemps nouveau. Nous sommes partis au grenier, là où une forêt de bouquins attendaient impatiemment notre visite. Nous avons chacun fait nos choix avec une minutie de circonstance et nous nous sommes installés pour l’inconnu voyage de la lecture.

    Dehors un soleil lumineux et doux, porté par les chants envoûtants des oiseaux libres, semblait veiller sur nous.

    Souviens-toi, M. était encore parmi nous. Insouciant du monde à venir. Il s’est mis à part, comme toujours. Assis par terre, sur le côté. Il avait choisi Harriet Beecher-Stowe, Toi, tu étais partie pour l’inconnue errance de Cinq semaines en ballon et moi je trainais ma rêveuse paresse sur L’île au trésor encore à découvrir, le regard cloué à ton bouquin, comme une envie de m’embarquer, avec toi, dans ton voyage. Pour n’être pas loin, au cas où il t’arriverait une mésaventure, sans doute.

    M. signalait sa présence en coupant le silence de sa voix musicale et vive : « La case de l’oncle Tom était une petite construction faite de troncs d’arbres… », sans s’intéresser le moins du monde du fait que nous étions ou non disposés à l’entendre. Et cela te faisait esquisser un sourire. Pas dérangée de tout.

    Comme si au millieu de « En bas l’orage. En haut le ciel étoilé, tranquille, muet, impassible… », la petite construction faite de troncs d’arbres, ne vienne heurter ton imaginaire monde de Jules Verne.
    Ah l’enfance. Que du bonheur quand j’y pense. Tu te souviens?…

    Je garde toujours dans mes souvenirs la trace immuable de ces moments heureux, même si je ne trouve plus la moindre trace de mon île au trésor. Peut-être que, comme le jeune Hawkins, je la cherche encore. Et je ne le sais pas.

    Ou alors, peut-être que je n’ai jamais ouvert mon bouquin. Heureux d’avoir embarqué avec toi dans ton monde. Le temps de quelques pages. Et de retenir qu’il n’y aura peut-être pas toujours des savants, mais qu’il y aura toujours des poètes.

    Souviens-toi. Les oiseaux. Le printemps. La tendresse. Paisible. Un dimanche de printemps…

    Je t’embrasse.

    A

    Comment by Armando — 19 mai 2024 @ 5:16

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